La Nuit Tragique

 

Juste avant 21 h 00, le Commandant Smith retourne sur la passerelle de commandement vérifier les dispositions prises pour la nuit. La mer est calme, la nuit est belle mais sans lune. Smith quitte le pont vers 21 h 20 en laissant ces instructions à Mr. Lightoller, le commandant en second du navire.
" S' il y a le moindre doute, faites le moi savoir... Si le temps devient brumeux, nous devons ralentir"

21 h 30 : Jack Phillips reçoit un autre avis de glace. Il provient du Mesaba et signale une région à risque du 42 à 41 degrés, 29 minutes Nord / 49 à 50 degrés 30 minutes Ouest. Phillips remercie l'opérateur radio du Mesaba. Ce dernier demande confirmation à Phillips que ce message a bien été transmis à la passerelle de commandement. Il n'obtient aucune réponse. L'avertissement du Mesaba indique un énorme et large champ de glace vers lequel le Titanic semble se diriger à vive allure. Phillips n'apportera pas ce message à la passerelle de commandement.

 

 

 

22 h 00 : en deuxième classe, des rassemblements et des jeux de cartes s'organisent. En première classe, le poker bat son plein. Au nid de pie, Symons et Jewell sont relevés par Frédérick Fleet et Réginald Lee. Les consignes sont simples : ouvrir l'oeil et avertir dès l'apparition de blocs de glace. Lightoller est relevé par le Premier-Officier Murdoch et l'informe qu'il devrait être dans une zone à risque vers 23 h 00.

23 h 30 : une forme sombre se dessine à l'horizon. Il n'y a pas de vent, la mer est calme. Immédiatement, Fleet sait ce qu'est cette forme et sonne la cloche d'alarme trois fois. Il prévient Murdoch par téléphone et le renseigne.
"Iceberg droit devant !"
Murdoch acquiesce et ordonne de mettre la barre à "babord toutes", d'inverser la poussée des hélices et fait fermer les portes étanches. L'iceberg se rapproche de plus en plus ; le Titanic vire lentement mais Murdoch est confiant et pense l'avoir évité.

23 h 40, la coque du Titanic vient glisser contre l'énorme bloc de glace. L'iceberg entaille la coque à plusieurs reprises sous la ligne de flottaison et l'eau s'engouffre dans les compartiments avants.

 

 Murdoch

Le choc fût à peine perceptible par les passagers. Le choc est aussitôt interprété par les passagers. Certains pensent à une collision avec une goélette, d'autres à la perte d'une hélice ou de l'ancre, ...

Le Commandant Smith sait qu'il se passe quelques choses et monte rapidement sur la passerelle pour être informer par Murdoch. Smith fait vérifier que les portes étanches et les lampes de secours ont bien été activées. Il demande que l'on aille chercher Thomas Andrew, l'ingénieur des chantiers navals Harland Wolff qui a conçu et dessiné le navire. Après inspection des avaries, Andrew ne donne qu'une heure et demie ou deux au Titanic avant de sombrer. Smith décide aussitôt de faire enlever les tarauds des canots de sauvetage.

 

 Porte étanche

00 h 10 : le Commandant Smith se dirige vers la salle radio pour qu'un message d'assistance soit envoyé. "Envoyez un CQD (Come Quickly Danger). Donnez la position du navire : 41° 46' nord, 50° 14' ouest. Dites que nous avons heurté un iceberg et que nous demandons une assistance immédiate".

Smith sait qu'il faut absolument éviter la panique. Le Titanic compte plus de 2200 passagers à bord et seulement moins de 1000 personnes pourront embarquer dans les canots de sauvetage. Les membres d'équipage ont pour consignes de faire croire aux passagers qu'il s'agit d'un exercice et que tout sera rentré dans l'ordre avant le petit déjeuner si ces derniers posent des questions mais pour le moment, il faut avertir les passagers et les faire monter sur le pont munis d'un gilet de sauvetage. Les passagers de première classe sont avertis les premiers.

 

  Coupe longitudinale du TITANIC montrant la longueur de la blessure et la hauteur jusqu'où montaient les cloisons étanches

00 h 45 : les premiers canots de sauvetage sont mis à l'eau. Le premier canot de sauvetage, d'une capacité de 65 personnes ne contient que 28 passagers. Les passagers de première et deuxième classe affluent vers les canots.

Dans les coursives de troisième classe, c'est la panique ; les passagers s'égarent dans les couloirs, des passages donnant accès à la deuxième classe sont condamnés par des grilles métalliques, la communication avec les hommes d'équipage est difficile car un grand nombre de ces passagers ne parlent pas la langue anglaise.
L'eau envahit rapidement les ponts inférieurs.

Entre temps, les premières fusées de détresse sont lancées à intervalles de 5 minutes et le Commandant Smith décide d'émettre les messages de détresse en employant un nouveau code télégraphique de trois lettres : SOS (Save Our Souls).

L'embarquement des passagers se poursuit mais il n'y a aucune organisation et la panique commence à s'installer.
"Les femmes et les enfants d'abord !"
Certains officiers sont obligés de faire usage de leurs armes sous forme de sommation pour faire respecter l'ordre.
Bruce Ismay s'en prend violemment à l'officier Pitman. Ismay trouve la mise à l'eau des canots beaucoup trop lente. L'officier Pitman lui répond qu'il n'a aucun ordre à recevoir de sa part. Ismay s'écarte puis monte dans un canot avec femmes et enfants.

Trois navires répondent aux appels de détresse du Titanic : le Frankfurt (170 milles nautiques), l'Olympic (500 milles nautiques), et le Carpathia (58 milles nautiques). Le Commandant de l'Olympic n'arrive pas à croire que le Titanic puisse être dans une telle situation de détresse. Le Carpathia se déroute et estime être sur le lieu du naufrage vers 04 h 30.

Le rugissement de la vapeur cesse soudainement. Il y eut un silence pendant un moment puis le son du ragtime se fit entendre remplissant l'air lorsque l'orchestre du Titanic monta sur le pont et joua pour calmer les passagers.

Boxhall regarda vers l'avant du Titanic et aperçut un navire qui deviendrait par la suite le navire mystérieux qui assista au naufrage du Titanic. S'agissait il du Californian ?. Il devait se trouver à une vingtaine de kilomètres. Boxhall entreprit de lui faire des signaux en morse mais aucune réponse.

 

 

 Le Californian et son Capitaine

02 h 00 : tous les canots sont à l'eau et environ 1500 passagers sont encore à bord du Titanic. Le Commandant Smith annonce à l'aide de son porte-voix :
"Chacun pour soi !...Soyez Britanniques, mes garçons, soyez Britanniques !".

 

 L'eau envahissant le Grand Escalier

Les rescapés qui ont pris place dans les chaloupes voient alors la proue du navire s'enfoncer lentement dans l'eau. Soudain, les lumières s'éteignent. Les ténèbres et les cris envahissent les lieux. Le navire se brise en deux parties. La poupe du Titanic se dresse presque à la verticale puis disparaît dans les eaux sombres de l'océan laissant place aux hurlements de ceux qui surnagent dans l'eau glacée. Ils demandent du secours aux rescapés se trouvant dans les canots mais personne ne viendra les chercher. La plupart se noyèrent ou périrent par le froid.

04 h 30 le Carpathia arrive sur les lieux du naufrage. Après avoir fait monté à son bord les rescapés, Il quitte la zone du naufrage vers 08 h 50.

 

 Le Carpathia sur le lieu du drame

 

  Photos prises par des passagers du Carpathia

Le 18 avril 1912, le Carpathia entre dans le port de New-York et accoste avec à son bord les 705 rescapés du Titanic.

Le bilan définitif fera état de plus de 1500 victimes et 705 rescapés.

 Vendeur de journaux à New York

 

La White Star Line
Le Projet La Construction Vaisseau de Rêve
14 avril 1912
La Nuit Tragique Découverte du Titanic Exploration du Titanic

 

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