Découverte du TITANIC

 

Dès 1953, plusieurs organismes américains avaient déjà tenté, sans succès, de localiser l'épave du TITANIC en vue de le renflouer, jusqu'à ce que soit conclu, dans un but purement scientifique, un accord entre l'IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation des Mers) et la société américaine DOSS INC. dirigée par le Professeur BALLARD du Woods Hole Océanographie Institute, afin d'associer leurs efforts pour retrouver le paquebot.

 

 

 L'équipe Franco-Américaine, avec le Professeur Robert D. Ballard (en bleu) et le français Jean-Louis Michel (à l'extrême gauche)

Après une enquête historique préalable visant à déterminer la zone sur laquelle focaliser les recherches en mer (le naufrage était présumé s'être passé par 41° 46' de latitude nord et 50° 14' de longitude ouest), on aboutit à fixer comme zone de prospection un carré de 20 kilomètres sur 20 situé à quelques 400 nautiques au sud-est de Terre-Neuve où la profondeur varie entre 3 800 et 4 000 mètres.

Cette campagne franco-américaine se déroula du 20 juillet au 10 septembre 1985 et ne put aller à son terme que par l'apport conjoint d'appareils de détection sophistiqués et de moyens d'informatique de pointe.

 

Des moyens énormes furent mis en oeuvre, Français et Américains se partagèrent l'effort de recherche de façon complémentaire et égalitaire, comme le prévoyait le contrat, avec des équipes scientifiques mixtes :

- les Français, sous la direction de Jean-Louis MICHEL, avec leur navire océanographique le "SUROIT" qui mettait en jeu le "SAR" (Système Acoustique Remorqué) pouvant descendre jusqu'à 6 000 mètres, et un magnétomètre satellite.

- les Américains, sous la direction de Robert D. Ballard avec leur navire de recherche le "KNORR" remorquant deux robots, l'"ARGO" et l'"ANGUS".

 

Le " SAR " est un système d'imagerie des fonds marins fondé sur l'utilisation des ondes acoustiques selon un principe analogue au radar, qui consiste à "illuminer" la surface à explorer par un faisceau acoustique. Le système analyse " l'ombre acoustique " projetée sur le fond de la mer par les reliefs ou les objets situés dans le champ des ondes du sonar et fournit à l'opérateur à partir de ces données des images représentant la forme des objets.

Pour supprimer le risque de survoler l'épave sans la voir, dans le cas où celle-ci aurait été enfouie dans des sédiments.

Le "SAR" a été secondé dans sa tâche par un magnétomètre disposé dans un "poisson" remorqué à une cinquantaine de mètres derrière lui. D'une très grande précision, ce magnétomètre mesure le champ magnétique terrestre et peut déceler de petites variations locales dues à la présence de corps plus ou moins magnétiques situés à proximité. La mesure de ces écarts permet de localiser très précisément des épaves perdues en mer.

Le " SUROIT " a donc remorqué le " SAR " et le magnétomètre à 50 mètres au-dessus du fond, de façon à balayer systématiquement la zone de recherche en suivant des rouies parallèles. Le "SAR" visualisait à chaque passage une bande large d'environ 1 kilomètre en opérant dans des couloirs de 4 kilomètres de large, limités par des balises acoustiques servant de repères pour déterminer sa position.

 

Du 10 juillet au 6 août 1985, 80 % de la zone de 400 kM2 de la zone furent sondés sans trouver d'épave. Les données de la navigation du " SAR " et du magnétomètre étaient visualisées en surface sur des enregistreurs graphiques et mémorisées sur des bandes magnétiques. Un premier dépouillement en mer des données recueillies permettait d'orienter la mission en cours, et à terre, des moyens informatiques sophistiqués, comme le traitement d'images, ont permis des exploitations plus approfondies. L'expédition française ayant terminé son temps de prospection, le repérage de l'épave fut poursuivi par les Américains qui, depuis le "KNORR", disposaient de l'"ARGO" et de l'"ANGUS", engins télécommandés équipés de matériel vidéo.

L'" ARGO " est un sous-marin inhabité de 5 mètres de long environ, conçu à l'Institut Océanographique de Woods Hole, muni de trois caméras vidéo, un système de lumière stroboscopique et de projecteurs, ainsi que d'un sonar et divers appareils électroniques. Il peut effectuer des zooms pour prendre des vues rapprochées, mais du fait de la qualité relativement médiocre des images vidéo qu'il fournit, il lui a été adjoint un deuxième véhicule remorqué : l'"ANGUS". Celui-ci contient trois appareils photographiques couleur 35 mm à haute capacité qui prennent des clichés à intervalles de 20 secondes en utilisant des " flashes ". Mais afin de traiter les films, l'"ANGUS" doit être remonté à bord du "KNORR" tandis que la transmission des images vidéo prises par l'"ARGO " se fait en temps réel par câble.

Reprenant avec ténacité l'exploration des 20 % de la zone non balayée par le " SUROIT ", l'"ARGO" repère, au milieu de la nuit du ler septembre 1985 un objet massif, une chaudière, puis un amas de débris, et c'est en temps réel qu'on voit à bord du " KNORR ", apparaître sur les écrans de télévision la silhouette du TITANIC, reposant par 3 950 mètres de profondeur.

Les jours suivants, l'" ARGO " et l'"ANGUS" continuèrent à filmer et photographier l'épave fragmentée en deux morceaux éloignés, à la surprise de tous, de près de 800 mètres.

 

La White Star Line
Le Projet La Construction Vaisseau de Rêve
14 avril 1912
La Nuit Tragique Découverte du Titanic Exploration du Titanic

 

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