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De la valeur des QSO en général

L'avènement des modes numériques a eu le mérite de poser de nombreuses questions de fond sur la validité d'un QSO par rapport aux modes "traditionnels" (CW, SSB etc..). Les discussions provoquées en particulier autour du JT et de l'algorithme "deep search" on été très fructueuses car elles ont eu le mérite de poser des questions de fond sur ce qui fait la validité d'un QSO ou plus généralement sur la valeur à attribuer à un QSO.

L'utilisation d'une liste d'indicatifs comme le fait l'algorithme deep search, ou bien l'utilisation de skype ou du chat ON4KST préservent-ils la valeur des QSO? La question mérite d'être posée car de plus en plus de QSO sont réalisés grâce à ces moyens et l'on peut même affirmer que certains grands DX n'auraient pas pu être réalisés sans eux. Il en sera certainement le cas de plus en plus dans l'avenir.

Il est donc étonnant de voir que finalement les techniques "modernes" nous obligent à revenir à la quête des valeurs initiales de notre activité: qu'est-ce qu'un QSO, qu'est ce qui fait la valeur d'un QSO? et quelle est l'intérêt d'un QSO?

Cette discussion se positionne d'amblé dans le cadre des QSO DX "difficiles" pour lesquels les signaux sont faibles (typiquement cas de l'EME) et pour lesquels une certaine assistance est indispensable. Nous essayons ici de cadrer la problématique en définissant en profondeur ce que représente un QSO: quel but poursuivons-nous? puis nous nous intéressons à certains aspects particuliers de la pratique amateur en essayant de faire le tri entre les pratiques acceptables et celle qui le sont moins ou pas du tout.

QSO = définition et objectif du radioamateur

Pour démarrer cette discussion, il faut se repositionner sur le fondement de notre acticité.

L'émission d'amateur c'est exploiter les techniques de la radioélectricité et les modes de propagation des ondes afin de permettre de transmettre une information d'un point A à un point B. Le principe de notre activité consiste à perfectionner progressivement notre connaissance et l'état de l'art des moyens permettant un contact radio.

Mais un contact radio c'est avant tout l'"exploit", de pouvoir échanger une certaine quantité d'information entre deux stations (deux radioamateurs). Nous en arrivons même à oublier de nos jours, tellement cela est devenu banal, qu'une communication GSM est un exploit technologique. Nous avons techniquement deux extrêmes: la transmission à très haut débit sur de courtes ou moyennes distances d'une part (marge de liaison importante) et la réalisation de contacts courts sur de très longues distances d'autres part (marge de liaison faible). Ce qui compte dans les deux cas c'est de réussir à échanger de l'information par propagation des ondes MAIS en visant une certaine qualité de communication : haut débit/bas débit, liaison fiable/aléatoire, numérique/analogique  etc...

Nous laisserons ici de coté le cas de figure haut débit ou transmission à haute qualité (rapport S/N important) pour lequel les niveaux des signaux sont toujours élevés, et nous allons plutôt nous concentrer sur le cas des signaux faibles bien plus courant dans le domaine amateur. Contrairement au monde professionnel, les moyens amateurs ne permettent pas d'assurer des marges de liaisons aussi importantes (et donc être capables de garantir une fiabilité donnée) de part les limitations matérielles sur la puissance d'émission de l'amateur, le gain de ses antennes mais de part le fait également que les radioamateurs s'intéressent à des propagations "exotiques" et difficiles. En cherchant à exploiter toutes les possibilités que mère nature offre aux ondes pour se propager,  le radioamateur constitue une grande part de la noblesse et de la valeur ajoutée de son activité. Pour résumé, être radioamateur c'est être passionné par ce "challenge" technique (c'est ce qui fait à mon avis la différence entre le radioamateur et l'amateur de radio).

Bref nous allons discuter du cas des signaux faibles pour lesquels le débit échangé entre les deux stations est faible (théorie incontournable de l'information, théorisée par Shannon). Plus le QSO est difficile, c'est à dire plus la marge de liaison est faible ou plus le signal est déformé par le canal (exemple : doppler auroral ou rain scatter) plus le débit d'information est faible. Bien entendu on peut faire le raisonnement suivant : si le débit est lent il suffit que le QSO soit plus long pour transmettre la même information que durant un QSO "facile". Malheureusement, même si le radioamateurisme est une activité qui se pratique sans contrainte professionnelle ou commerciale, il n'est gère commode de faire durer trop longtemps un QSO d'une part parce que les conditions de propagation peuvent changer et d'autre part parce que échanger une somme modeste d'information sur un temps très long ne présente plus vraiment de sens ni d'intérêt.

Cependant pour qu'un QSO puisse être valide, une quantité minimale d'information doit pouvoir être échangée entre les deux stations. Il faut bien fixer un critère.

Définition d'un QSO "minimum"

Un QSO est un ECHANGE d'information (= un message) entre deux opérateurs (et non pas entre deux machines car les machines ne sont pas vouées à discuter entre elles! la finalité du message est toujours humaine).

Échange signifie qu'un message a été transmis entre A et B dans les deux sens. A a bien reçu correctement le message envoyé par B et inversement. Voici ma définition d'un QSO minimum:

- Doivent avoir été décodés sans ambiguïté: les indicatifs, les localisations (QRA locator) et les reports

- A doit avoir envoyé une confirmation à B et inversement de façon à ce que chaque station soit sur à la fin du QSO que l'autre a bien reçu et décodé l'info qu'elle a envoyé (les "rogers" finaux)

- Si possible les 73 (l'équivalent du remerciement amical entre les deux opérateurs)

Le QSO unilatéral ou partiel

Si l'information (ou le message) a bien été acheminé dans un sens alors cette transmission a tout à fait son sens par rapport aux valeurs décrites précédemment. Par contre on ne peut pas qualifier cet échange monolatéral de "QSO" car il n'y a pas eu échange dans les deux sens.

Par contre, par abus de langage, on accepte la dénomination "QSO unilatéral".

Le raisonnement est le même pour les QSO partiels c'est à dire pour lesquels seulement une partie de l'information (ou du message) a pu être transmise ou échangée. Même si l'objectif de communication n'a pas été atteint (et le QSO n'est pas valide), au moins il aura été possible de quantifier les possibilités du canal de propagation et d'en tirer des enseignements.

Quelle différence entre "signal",  "information" et "message" ?

Comme dans tout milieu scientifique, il convient de définir précisément les termes employés dans notre discussion:

- "signal" : phénomène (tension, courant, champ E ou H) qui sert de support physique pour transporter une information. Caractéristiques : rapport S/N, modulation, QSB etc..

- "information" : à prendre au sens de la théorie de l'information. On n'interprète pas ici le sens de l'information mais les signes ou symboles qui codent : bits, lettres, chiffres, points, traits etc..

- "message" : une certaine quantité d'information accumulée et organisée permettant de véhiculer une idée, un concept compréhensible par l'opérateur.

Nous voyons bien qu'avant de pouvoir échanger des messages il faut avant tout s'intéresser à la transmission de l'information ( qui implique les techniques de codage et de modulation du signal).

Maintenant une petite devinette : un report sert-il à qualifier le signal, l'information ou le message?

Réponse : les trois!!  En effet le report "529" en CW signifie : "compréhensibilité = 5 (excellente) -> qualité du message", "niveau du signal = 2 (faible) -> qualité du signal et de l'information, "qualité de la modulation = 9 (note pure) -> qualité du signal"

Les QSO "assistés" sont-ils acceptables?

Cette partie de la discussion s'intéresse à la pratique de notre activité. Sur le plan scientifique cela est équivalent à s'intéresser à la méthodologie, ce qui est absolument fondamental.

Les radioamateurs ont tout intérêt, outre la bonne définition d'un objectif clair (discuté précédemment), d'harmoniser leur pratique et de la rendre cohérente, car c'est leur seul gage de crédibilité extérieur (voici un thème intéressant à développer dans un article à part entière).

Par QSO assisté je veux signifier un QSO dont la validité a nécessité l'apport d'une aide n'utilisant pas le canal radio du QSO par exemple une voie de service ou un moyen non radio : cluster, chat sur Internet etc... Le plus connu est le chat ON4KST sur lequel les stations peuvent s'organiser, prendre rendez-vous (sked) entre elles etc.. 

Il y a deux aspects matières à discussion à ce sujet:

- La mise au courant en temps réel des deux stations sur le "statut" du QSO. Cela est équivalent à communiquer un report positif ou négatif, faisant justement partit des informations du QSO minimum, à la seule différence toutefois qu'une des deux stations peut savoir si son correspondant alors qu'elle ne l'entend pas, ce qui est  bien sur impossible à savoir autrement. Il se peut que B puisse avoir entendu A mais que B n'est pas les mêmes moyens pour se faire aussi bien entendre de A ou bien que la propagation ne soit pas réciproque. A la différence d'un QSO purement "random" cela donne plus de chance de faire aboutir le QSO car les tentatives sont alors ajustées, coordonnées, et non "aveugles". Finalement cela ne retire pas la valeur d'un QSO car cela ne compromet pas le principe de d'échange de l'information. De façon générale il n'y a aucun problème avec toutes les formes de procédures prédéfinies définissant la manière de synchroniser dans le temps les tentatives (ex: système des minutes paires/impaires).

- L'échange accidentelle d'information qui doit faire partit du QSO minimum. Ce qui est bien souvent inévitable est la connaissance préalable de l'indicatif (inévitable si sked). Par contre pas mal d'autres informations peuvent être connues à l'avance : le locator, le prénom etc... Ce qui est plus gênant ici est le fait que la connaissance à priori de ces informations va aider les opérateurs à identifier ces mêmes informations durant le QSO. Le gros risque est alors de penser avoir compris le message alors qu'en réalité il ne l'est que partiellement. "J'ai reconnu son locator" est bien différent de "j'ai décodé avec certitude son locator". Et pourtant, nombreux sont les opérateurs laxistes sur ce point. (Le pire étant de se fier à une base de donnée sans de donner la peine de la vérifier).

En résumé les moyens qui permettent d'optimiser et de rationaliser les tentatives de QSO sont acceptables, mais les informations connues à priori sont dangereuses pour la fiabilité sur la certitude de la validité du QSO car elles faussent le décodage de l'information et donc faussent l'appréciation de la quantité et du débit d'information que permet un canal radio.

Sur ce dernier point il n'y a gère de solution tant l'aspect subjectif d'un opérateur est difficile à restreindre. Nous ne sommes pas des machines loin s'en faut, nous avons toujours une part d'interprétation à ce que nous entendons ou plutôt croyons entendre. Mais connaître à l'avance un indicatif ou un locator n'est pas une nouveauté. C'est très souvent le cas.

Le subjectif risque donc de dénaturer la valeur du QSO. Pour éliminer ce danger il faut donc rajouter à la définition du QSO minimum une partie d'information qui se doit d'être tenue secrète par chaque opérateur et dont le correspondant se doit de réussir (ou tout du moins chercher à) décoder. Il s'agit soit:

- de tenir secret le report

- de tenir secret une autre info comme un numéro de série (comme c'est le cas du contest)

Il faut donc que le message échangé comporte obligatoirement une séquence préalablement inconnue de l'autre station.

Les nouveaux moyens numériques

Les algorithmes de traitement du signal apportent une amélioration (= du gain de traitement) parce qu'ils sont issus d'études poussées sur les caractéristiques des signaux à échanger : bande passante, débit, modulation, et sur les caractéristiques du canal de propagation : type de fading, doppler etc.. Ils ne peuvent être employés sur une liaison que si le signal et le canal possèdent ces caractéristiques particulières.

De même, les codes correcteurs d'erreurs n'opèrent pas en aveugle, ils ne peuvent fonctionner que si un protocole et des règles très strictes sont partagées par toutes les stations du même réseau. Les codes correcteurs travaillent plutôt sur la partie information.

Finalement tout cela est équivalent à ce que nous réalisons tous depuis fort longtemps: standardisation du code Q en CW,  langage humain avec sa grammaire et son vocabulaire, répétition du message etc.. A ce niveau rien de nous distingue des machines.

Techniquement, l'ajout de gain de traitement par un algorithme de traitement du signal doit être vu comme l'ajout d'un étage supplémentaire à un récepteur radio, comme le serait un filtre par exemple. Il n'existe donc aucune incompatibilité à utiliser des moyens de traitement du signal, ils sont à intégrer complètement dans les moyens techniques existant permettant un QSO. Ils participent de façon noble au développement des moyens techniques pour exploiter un mode de propagation. Rien n'est moins intéressant et enrichissant que de travailler sur la définition d'une modulation et d'un code correcteur optimisés à un canal de propagation.

Pour un technicien ou un ingénieur, ces conclusions sont évidentes mais pour l'opérateur radioamateur "lambda" cela l'est beaucoup moins. Il semble que beaucoup de réactions d'hostilité face à ces moyens numériques provienne simplement du fait qu'ils donnent l'impression de retirer une partie de la maîtrise humaine d'un QSO. Il est bien vrai qu'avec un mode que le PSK ou le JT on ne "sent" pas le signal à l'oreille, il manque "quelque chose". Ce sentiment est bien sur infondé MAIS il ne peut être dissipée que SI l'opérateur possède une culture du traitement numérique en question lui permettant de comprendre et d'interpréter.

Techniquement ces moyens ne sont acceptables que si:

- soit ils utilisent exclusivement des paramètres génériques propres au canal radio c'est à dire identiques quelque soit la station à priori contactée (les raisons sont développées dans la partie suivante)

- soit ils utilisent des informations censées être échangées au cours du QSO mais:

                    - il est OBLIGATOIRE que le gain de traitement obtenu soit quantifié, compris et disponible afin de maintenir la maîtrise de toute la chaîne radio

                       (surtout pas  de "boite noire")

                    - on doit s'assurer que les informations utilisées ne viennent pas s'additionner au message décodé mais servent uniquement à

                        aider au décodage

Nous voyons donc que la question d'utiliser ces outils n'est acceptable dans une philosophie radioamateur que si il y a bonne connaissance technique de la part de l'opérateur qui les utilise.

Déjà que nous ne savons plus comment fonctionne nos transceiver car nous ne les fabriquons plus mais nous les achetons tous dans le commerce, il faut arrêter l'hémorragie!

Deep search et éthique

(Le lecteur doit s'être au préalable informé sur le principe de deep search).

Doit-on attribuer la même valeur à un QSO random réalisé avec l'aide de l'algorithme "deep search" et un autre QSO réalisé "sans"?

La réponse est NON. -> Il y a un problème d'éthique à ce sujet : si votre indicatif n'est pas dans la liste de deep search vous aurez moins de chance d'être contacté qu'une station qui, elle, y figure même avec un signal identique !!

 Doit-on attribuer la même valeur à un QSO sked réalisé avec l'aide de l'algorithme "deep search" incluant l'indicatif du correspondant et un autre QSO réalisé "sans"?

La réponse est OUI.  -> Du moment que l'indicatif est connu à l'avance, deep search joue le rôle d'un étage supplémentaire sur la chaîne de réception radio augmentant ainsi ses performances. C'est comme trafiquer avec ou sans préamplificateur en EME.

Conclusion

Un QSO est la réussite de l'échange d'informations minimales entre deux stations en exploitant un canal de propagation radio. C'est la réussite de la mise en œuvre de moyens techniques qui sont l'aboutissement de nombreuses études et expérimentations.

Un QSO partiel ou unilatéral n'est jamais vide d'intérêt, au contraire il peut apporter autant d'information sur la faisabilité d'un contact.

La radio est une science et le monde radioamateur est une communauté d'amateurs qui partagent cette même science. Mais comme toute science, chacun doit respecter le principe de la démarche scientifique et doit respecter une éthique. La première chose à faire est de commencer par acquérir un socle de connaissances solides. Cela est particulièrement vrai pour les moyens numériques, les algorithmes de traitement du signal. Ensuite il faut définir les "moyens" de cette science. Sur ce point les QSO ou tentatives de QSO sont les seuls moyens d'observations qui nous permettent de quantifier les phénomènes. Et c'est justement pour cela que l'on doit être conscient de ce qui fait la valeur d'un QSO.

Malheureusement chez certains opérateurs cette démarche n'est pas évidente, et parfois pire, souffre d'une véritable carence de connaissances techniques, et encore beaucoup plus ne considèrent jamais leurs exploits à leur juste valeurs techniques. L'expérience des QSO doit être fructifiée et servir à produire des analyses qui vont permettre de faire progresser notre science (nous pourrions développer deux axes de réflexion à partir de la: comment faire de la science au niveau amateur et comment concevoir la pérennité de notre activité).

Je suis personnellement heureux de voir que ces débats ont pu avoir lieu récemment, et continuent de l'être.

Répartition statistique de la population amateur:

Faire des QSO (allo allo dans le micro, colorier une carte locator, collectionner les QSL): 90%

Comprendre la valeur d'un QSO (les -xdB du JT c'est pas de la magie noire): 10%

Analyser un QSO (analyser la propagation, les phénomènes, en tirer des conclusions): 1%

Faire progresser la science (en déduire des moyens techniques innovants et plus performants): 0,1%

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Peut-on faire de la science au niveau radioamateur?

Comme vous l'avez certainement compris, mon souhait le plus chère est de voir l'activité radioamateur tendre le plus possible vers une activité à caractère scientifique. Jusqu'à présent l'activité radioamateur a pu apporter une aide précieuse à l'étude d'un certain nombre de phénomènes de propagation. A ce sujet il faut citer et se référer à l'immense travail réalisé par F8SH qui a permis d'établir des liens fructueux entre le monde amateur et le monde scientifique (voir notes à la fin de la discussion).

Cependant cette activité est animée par des amateurs et non des scientifiques. Peut-on vraiment faire de la vraie science de façon "autonome" au niveau radioamateur? (et non pas seulement en support à des investigations scientifiques), tel est l'objet de cette réflexion.

Distinguer pratique technique et recherche scientifique

Indiscutablement les radioamateurs font beaucoup de technique et je dirais même qu'ils en font très bien. La preuve en est dans la diversité de matériel qu'ils mettent au point: transceivers, transverters , antennes, traitement du signal etc.. Sans conteste, le radioamateur est un très bon technicien, et on peut même dire ingénieur. L'ARRL Handbook a tout à fait sa place dans une bibliothèque technique d'université ou d'entreprise d'ingénieurs. Cependant faire de la technique n'est pas la même chose que faire de la science. Faire de la science c'est avant tout mener une activité qui suive scrupuleusement la démarche scientifique. La démarche scientifique est un ensemble de méthodes et de moyens définis rigoureusement ayant pour but de produire de nouvelles connaissances. Cette connaissance amont est ensuite utilisée pour produire des inventions technologiques (science appliquée de l'ingénieur) et donc faire de la technique.

Schématiquement, les principes fondamentaux de la recherche scientifique sont les suivants:

- définir un objectif précis de connaissance à apporter sur un phénomène donné (complétant les connaissances déjà acquises sur le sujet)

- définir des observations et expériences appropriées et rigoureuses (utilisant des instruments scientifiques)

- analyser / comprendre les résultats des expériences

- modéliser / théoriser / prédire

- valider par l'expérience et redéfinir plus finement d'autres expériences afin d'affiner la théorie (réitération des étapes précédentes)

Un exemple appliqué au domaine radioamateur

Supposons que nous cherchions à développer une théorie sur le phénomène bien connu du rain scatter (RS). Aujourd'hui il n'existe pas de théorie particulière sur le RS, seulement des connaissances empiriques, détaillées certes, mais empiriques. L'empirisme actuel suffit dans la très grande majorité des cas MAIS elle est aujourd'hui insuffisante si l'on veut pouvoir aller plus loin : dx>1000km, dx en 24GHz etc...

- "définir un objectif de connaissance" : fixons nous comme objectif la prédiction du niveau des signaux diffusés et la portée maximale de ce mode de propagation. En somme nous cherchons à établir une théorie qui permette de calculer précisément le bilan de liaison d'une ouverture rain scatter (RS) et la portée maximale pour deux stations.

- "définir des observations et expériences appropriées et rigoureuses" : Résultat du phénomène : il faut quantifier la puissance des signaux reçus pour calculer le bilan de liaison en définissant deux stations de référence dont les gains d'antenne et les réponses des récepteurs ainsi que les puissances d'émission soient parfaitement caractérisées. Enfin il faut maitriser la distance entre les deux stations. Paramètres d'entrée: Le phénomène étant lié à l'activité orageuse il est nécessaire d'observer les paramètres météos liés : température, pression, humidité, vents, hauteur des nuages etc.. Les expériences consistent à consigner l'observation de toutes ces données.

-  "analyser / comprendre les résultats du phénomène" : par le biais de méthodes d'analyses mathématiques des données, les expériences réalisées permettent de dégager des relations ou corrélations plus ou moins directes entre les paramètres. Par exemple il existe une bonne corrélation entre température et portée maximale de la liaison. En analysant un peu plus on comprend alors l'importance du développement du cumulonimbus et plus exactement de sa partie supérieure. Toutes ces observations permettent de dégager des premières lois et de savoir comment structurer le modèle de la théorie.

- "modéliser / théoriser / prédire" : il est clair d'après les observations qu'il faut modéliser l'intensité et l'altitude des zones diffusantes d'un cumulonimbus dans sa phase "mure". Disons qu'une partie du problème a été confiée à un météorologue avertit et spécialiste du phénomène pour modéliser les caractéristiques du volume diffusant en fonctions des paramètres météos et que l'autre partie du modèle a été confiée à un spécialiste des milieux diffusants et des bilans de propagation. Le modèle ainsi proposé est un ensemble d'algorithmes (équations mathématiques).

- "valider par l'expérience en redéfinissant plus finement les expériences" : le modèle précédent doit être confronté à la réalité. On compare donc les résultats du modèle à la réalité en utilisant les paramètres d'entrée réels mesurés. On s'aperçoit alors que pour deux configurations différentes, une des deux donne un résultat proche de la réalité  tandis que l'autre donne un résultat très optimiste. Dans ce cas de nouvelles expériences vont être définies en incluant des mesures supplémentaires mais en se focalisant d'avantage sur les configurations particulières délicates. Notez que l'emploi de données parfaitement quantifiées issues de mesures maitrisées par des instruments scientifique est le seul moyen permettant de progresser.

- la suite du travail consiste à réitérer les étapes précédentes permettant d'affiner à chaque fois le modèle (i.e. la théorie) et d'approfondir la compréhension des phénomènes.

Les obstacles et le paradoxe

Nous voyons tout de suite d'après notre exemple qu'il faut:

- du temps, de la rigueur : disponible dans une population amateur regroupant des personnes ayant un vernis scientifique

- définir des moyens calibrés pour quantifier la puissance des signaux reçus : les moyens se basant par nature de l'activité sur des stations amateurs personnelles de caractéristiques très variées et des opérateurs tous différents et pratiquant largement la méthode qualitative pour juger la qualité des signaux et la performance de leurs stations, la mesure même de l'intensité du phénomène  ne peut être que très approchée et en aucun cas rigoureuse. Dans le domaine radioamateur vous ne trouverez jamais deux S-mètres calibrés de la même façon et une antenne dont le gain est connu au dB près. Les stations "calibrées" existent tout de même dans le domaine amateur (je pense à des stations EME) mais elles sont trop rares ou trop spécialisées. De même certaines techniques de traitement du signal (de K1JT) fournissent des résultats détaillés et rigoureux sur le niveau et la qualité du signal reçu (SNR, TEB etc...).

Ce dernier point résume bien le gros problème inhérent à l'activité radioamateur : il est presque impossible de pouvoir réaliser des observations fiables et parfaitement calibrées au niveau de chaque station amateur répondant aux exigences de la recherche scientifique. ET POURTANT ce ne sont pas les atouts qui manquent à la communauté radioamateur. D'une part nous formons un maillage dense de stations réparties sur le monde entier. Chaque station constitue un point d'observation possible pour l'observation des phénomènes. Le milieu scientifique ne possède pas une telle "infrastructure". D'autre part le radioamateur s'intéresse de très prêt à certains phénomènes peu étudiés et jugés "parasites" par les professionnels. Les moyens conventionnels de télécommunication exploitent massivement des modes de propagation fiables et ainsi la majorité des observations qui peuvent en être dérivées ne permettent pas d'observer ces phénomènes singuliers. Le radioamateur est lui, au contraire, en prise immédiate et permanente avec les phénomènes singuliers de propagation, et il optimise sa station en conséquence. L'amateur ne demande qu'à les exploiter. Les radioamateurs sont donc de loin les mieux placés pour observer et donc collecter des données sur des phénomènes singuliers, objets par excellence de thèmes de recherches scientifiques.

Peut-on se contenter de l'empirisme au niveau amateur?

Force est de constater qu'au niveau amateur, la connaissance empirique suffit très largement, car après tout a-t-on besoin d'élaborer des théories pour pouvoir mieux trafiquer? Non bien sur. Les incertitudes liées à l'empirisme sont en fait compensées dans le domaine amateur par la pratique opératoire consistant à renouveler sans cesse les tentatives de QSO, en somme remplacer le manque de prédictibilité par une approche probabiliste. Cette approche est acceptable dans le domaine amateur car contrairement au domaine professionnel l'amateur ne cherche pas la fiabilité du contact mais la singularité du contact et il accepte qu'il y ait beaucoup de tentatives infructueuses pour réaliser le dx tant convoité.

Exemple d'approches empiriques :" l'indice k augmente, il y a donc des chances d'ouvertures aurorales" (tant mieux si le dx est au rendez-vous, tant pis i non), "il fait chaud et lourd, chance d'avoir du bon rain scatter" (en effet c'était le cas et même plus fort que prévu, dommage j'aurais du amener le 24GHz) etc...

Mais jusqu'ou peut mener cet approche empirique? Peut on se poser à juste titre la question de savoir si une démarche scientifique ne permettrait pas de progresser plus loin dans la connaissance et alors de découvrir d'autres phénomènes de propagation qui ne pourraient pas être découverts autrement? Et si, par exemple, une étude scientifique montrait la possibilité de QSO en double FAI et permettait de prédire les conditions de ses occurrence (heure et positions géographiques)?? A mon avis nombre de dxeurs seraient intéressés...

Conclusion

Personnellement je ne pense pas qu'il soit incontournable de vouloir à tout pris faire des recherches de type scientifiques au sein de notre activité radioamateur. Cependant cela n'est nullement contradictoire avec la volonté de coopérer avec le monde scientifique (cet aspect n'est pas le but de cette discussion). Outre le fait qu'il semble impossible d'aboutir à une vraie démarche scientifique rigoureuse, le simple fait de permettre à des amateurs de développer une connaissance et un savoir faire technique est déjà très honorable. Hisser la pratique radioamateur à celle du métier noble de l'ingénierie est déjà un objectif très noble en soi et permet de garantir sa pérennité. Mais ne perdons pas de vue que la culture de l'ingénierie est avant tout une culture scientifique (méthode et rigueur). Ainsi il reste indispensable de continuer à former les nouveaux radioamateurs en leur enseignant les principes de base de la culture scientifique. C'est très certainement le challenge qui nous attend pour demain.

Notes

Le VHF Handbook de l'IARU fournit un certain nombre de références importantes sur la coopération entre radioamateurs et scientifiques. Il explique aussi le principe de la coordination entre amateurs et scientifiques. Cliquez ici pour visualiser la section du VHF Handbook correspondante.

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Un QSO doit être un accomplissement

Notre activité radiomateur a cela de noble qu'elle permet d'exercer une activité créatrice.
Rappelons que son bien-fondé trouve son origine dans une passion pour l'exploration et la connaissance de la technique et de la phénoménologie physique de la radio. C'est bien ce paradigme qui a guidé les pas de nos pairs et qui doivent encore éclairer notre avenir, nonobstant les voix diffuses des sirènes de la facilité de notre monde moderne.
S’il peut encore exister de nos jours un espace que chacun puisse s'aménager afin de prendre le temps d'une démarche authentique d'accès à la connaissance individuelle, que notre activité y prenne pleinement sa juste place.
Beaucoup trop d'amateurs pratiquent notre activité sans lui donner un véritable sens. Ils cèdent trop vite à la facilité de notre monde moderne qui délaye sans arrêt les pseudo-valeurs de l'obtention du résultat immédiat et sans effort. A tel point que l'installation d'une station radioamateur peut simplement de nos jours se résumer à faire travailler votre porte-monnaie à la place de votre intelligence. Autre exemple, la connexion à un groupe de discussion peut également vous priver de tout minimum d'observation quant à la propagation.
Nous devons nous donner à notre activité en s'efforçant de lui donner un sens, c'est le seul moyen de le vivre comme un projet, produisant naturellement une démarche personnelle. Cette démarche peut se polariser sur des sujets variés (électronique, phénomènes physiques (propagation...)), mais au bout du compte le QSO réalisé trouvera sa réelle signification, ainsi que sa valeur propre en constituant le résultat mérité de cette démarche. Ce résultat ne peut être gratifiant que pour celui qui a fournit l’effort de l’entreprendre, et en cela il constitue un accomplissement.
Que chaque QSO soit vécu comme un accomplissement, et notre activité gardera sa singularité.

F4BUC

2-05-2010

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AMSAT-France

Au cours de cette AG Extraordinaire du Samedi 9 Avril à CJ qui a scellé le sort de l’AMSAT-France, plusieurs souvenirs me sont venus à l’esprit.

Tout d’abord ma première rencontre, il y a dix ans, un dimanche matin à Rueil avec l’équipe de l’AMSAT-France. C’était encore la période de la passion et de l’espérance. Je me souviendrais longtemps de l’esprit que j’y ai alors découvert, celui de la passion et de l’esprit radioamateur réunit autour d’un amour de la connaissance et de la science. Ensuite je me suis souvenu de cette soirée passée chez F8ZS, grand homme de l'industrie du spatial, de la génération de celle qui a fait prospérer notre pays et qui a su le placer au rang qu'il occupe actuellement (pour combien de temps encore ?). Chacune de ses paroles montraient le droit chemin à suivre. Son héritage est toujours présent. Il y eu ensuite cette folle période, que j’ai connu très épisodiquement, celle du projet IDEFIX, ou je n’avais encore jamais vu un tel déchaînement de passion et de sueur dans un seul but, un défit, une ambition énorme. C’était le prix à payer pour concrétiser ce « Breizh » Oscar. Il y a des fois où je me demande si la vertu singulière de notre pays n’est pas justement d’exiger d’autre condition que le dépassement de soi pour aboutir à ses desseins. Une telle intransigeance est peut être le secret du génie de la France, qui sait.. Espérons qu’elle apprenne à renouer avec elle-même dans un proche avenir au lieu de s’égarer comme elle le fait depuis tant d'années.

L’AMSAT-France est donc morte, mais elle était déjà exsangue depuis quelques années. Ce n’est que la logique des choses. Elle est en fait victime d’un double contexte : celui de l’évolution de notre société et celle, plus concrète, du manque d’activité radioamateur par satellite. La première raison se mesure tous les jours par la progression inquiétante de l’individualisme, de l’apathie intellectuelle et du rejet total de toute forme de risque. Cette sclérose rampante et sournoise est des plus dangereuses. La deuxième raison est simplement liée au fait que nous n’avons plus aujourd’hui de satellite opérationnel digne de l’ambition radioamateur en orbite et que les successeurs légitimes peinent à trouver un lanceur à un coût décent, bien que ce ne soit souvent qu'une fausse excuse .

F4BUC
10-04-2011

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L'AMSAT-DL "garante" de la juste vision de l'AMSAT

Intervention de Peter DB2OS, président de l'AMSAT-DL, au colloque de l'AMSAT-K 2013 :  les pendules sont remises à l'heure!

L'activité AMSAT souffre depuis quelques années d'une crise de vision. Quel objectif pour le futur de cette activité radioamateur si singulière ? A part l'activité Cubsat, point d'autre alternative possible semblerait-il. Doit-on rester condamné à jouer avec ces petits cubes de taille bien inférieure à celle de nos réelles ambitions? L'aventure spatiale s'est elle définitivement fermée à notre monde radioamateur ? La grande aventure des AO10, AO40 etc.. est-elle terminée ?

J'aurais eu envie d'envoyer des fleurs à Peter pour le remercier de son intervention. Non, le but de l'AMSAT est de continuer à aller de l'avant en continuant à imaginer et à pousser vers des projets d'envergure.

Comme le dit si bien Peter, il faut provoquer les occasions pour qu'elles se produisent. L'accès à l'espace est-il condamné? Les lanceurs actuels comme Ariane, certes, sont des machines commerciales bien rodées, mais les vols de qualification ne manqueront pas dans l'avenir, puisque des nouvelles générations de lanceurs verront le jour. Et si aucune ASMAT n'est présente le jour J ou l'occasion se présentera, personne n'ira la chercher pour lui proposer de lancer son satellite. J'ai été très positivement surpris par l'intervention de Peter. L'AMSAT-DL, malgré le manque de communication publique qu'on pourrait lui reprocher (et que Peter avoue à demi-mot), continue un véritable travail de lobbying et de réalisations bien concrètes et importantes (logiciel de décodage à turbo codes pour les satellites Stereo par exemple, excusez du peu). Elle continue à entretenir des relations très étroites et très nombreuses avec les lanceurs, les agences spatiales (surtout la DLR allemande) et le gouvernement Allemand. Les discussions sont visiblement très sérieuses et d'un très haut niveau, et d'une grande crédibilité. Quelle énergie !

L'AMSAT-DL n'abandonne pas sa vision qui consiste à procurer des moyens de communication en utilisant des satellites à orbites élevées et à charge utiles complexes et à vouloir promouvoir des projets techniques innovants. Elle n'a pas trahit sa vision initiale, inaugurée depuis plus de 30 ans, et je dirais qu'elle n'a pas trahit NOTRE vision. Rappelons que l'AMSAT-NA a, elle, depuis peu trahit sa vision, en éliminant de ses objectifs de tels projets ambitieux (remarque courtoise mais amère de Peter sur ce point).

L'objectif, comme il le rappelle, reste l'AMBITION. Une communauté radioamateur ne dépense pas d'énormes énergies pour n'envoyer que des CubSats qui, en fin de compte, n'apporte rigoureusement rien de nouveau, ou presque, au monde radioamateur, à part quelques remerciements de la part des universités dont nous avons aidé à la collecter de leurs télémétries. On ne peut cependant pas nier le coté éducatif de ces projet, mais en regardant l'aventure spatiale radioamateur rétrospectivement ces 40 dernières années, le compte n'y est pas. (J'ai bien ressentit la nostalgie de Peter à ce propos).

Merci encore Peter, de nous faire encore rêver grâce à l'AMSAT, et à remettre les pendules à l'heure. Le rêve ne date pas d'hier, il existe encore aujour'hui et peut se concrétiser demain, c'est une question de VISION et de VOLONTE. Un satellite phase 3 ou même 4 ? Oui c'est possible ! Une mission vers la lune ? Oui c'est possible ! Une mission vers Mars? Oui c'est toujours possible !

Souhaitons qu'il soit entendu.

 F4BUC   27-08-2013

NB : infos glanées lors de sa présentation : P3E est achevé à 70% par manque de financement. Toute la partie méca est achevée. Il est stocké dans une zone protégée. Si un lancement est possible, P3E peut voler, rien n'est abandonné. Il leur manque du financement pour finir. - Le coût d'un lancement n'est pas la question pertinente car un sat amateur n'a jamais été lancé en payant le coût réel d'un lancement. - P5A n'est pas abandonné et l'AMSAT DL continue activement à travailler. Seulement on aimerait qu'elle communique plus. - L'opportunité d'une place à bord du géostationnaire SYNCAR s'est envolée, dommage. - AMSAT-DL est la seule AMSAT a mener des projets réellement intéressants et passionnants. - L'AMSAT-DL approuve tout de même des projets de cubsats même si elle dit clairement que ce n'est pas sa vision et son intérêt. - Sur presque tous les points la vision initiale de l'AMSAT-F était similaire.

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Existe-t-il encore un magazine pour électronicien ?

Petit tour chez le buraliste, histoire de feuilleter les revues "d'électronique" à savoir celles qui existent encore : Elektor, Electronique Pratique, Nouvelle Electronique.
Encore une fois, ce n'est pas par manque de volonté de faire un effort, mais vraiment je ne vois plus l'intérêt d'acheter de telles revues. Le constat est évident d'amertume: il n'existe plus de revue pour l'électronicien, le "vrai". Celui qui cherche à apprendre, à concevoir, à expérimenter et à s'émerveiller de pouvoir recevoir France Inter avec un circuit accordé et une diode. Vous ne trouvez plus que des revues pour geek pour qui n'importe quelle montage ne serait plus concevable sans utiliser un smart phone, linux, des modules à PIC tout fait, arduino, rabpsberry-pi (et autres noms bizarres) agrémenté d'un "nuage" d'électronique autour, mais vraiment par nécessité d'avoir une interface avec le monde physique réel. Messieurs d'Elektor, dans votre magnifique château du moyen age ou siègent vos somptueux locaux depuis si longtemps, avez-vous encore un vrai labo avec des vrais électroniciens ou tout ce petit monde est-il partit à la retraite ?
Et puis quelle sentiment de vide en feuilletant ces revues, enfin ce qu'elles sont devenues... Les revues jouent les bouche-trous, elles n'ont plus grand chose à mettre pour remplir leurs pages. Feuilletez donc un Elektor des années 80 et vous comprendrez le fossé abyssal qui s'est creusé. Ces revues ne s'adressent plus au même public. Avant vous en aviez pour votre argent et vous appreniez l'électronique. Et Nouvelle Electronique, avec de belles photos couleurs bien racoleuses (servant surtout de bouche-trou) plein les pages, pas mieux!
De l'électronique, de la vrai ? C'est finit, terminé. Tous les jeunes qui apprennent l'électronique avec ces revues ne sauront même pas polariser un transistor. Pas étonnant que notre industrie peine à recruter des profils sérieux pour assurer son avenir.

Aout-2013

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A la recherche de l'aventure humaine

En réfléchissant sur la source de motivation véritable concernant notre activité, je suis arrivé à la belle conclusion suivante : que cherchons nous en fin de compte ? L'aventure humaine.

Qu'il s'agisse de s'investir dans un club, de participer à des concours, d'animer des conférences, de bricoler du matériel, le pivot commun est celui de la recherche d'une expérience éprouvant à la fois sa propre personne mais aussi sa relation avec les autres. Cette recherche de l'expérience se fait en se fixant toujours des objectifs à atteindre pour progresser sur ses connaissances et s'enrichir humainement. Cette raison profonde est en fait cachée et inconsciente, c'est pour cela que l'on met souvent autant de temps à la découvrir. J'ose avouer qu'il m'a fallut 15 ans d'activité radioamateur pour commencer à le comprendre.

Chercher l'épreuve avec l'autre pour instaurer un dialogue véritable au niveau de la Personne et non de l'individu, et en fin de compte faire tomber les lois de l'arithmétique en prouvant que un plus un n'a jamais fait deux mais bien plus, c'est ce que l'on appelle l'aventure humaine.

Je m'arrête la car l'initiation continue...

Juillet-2014

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