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Hommage aux personnes et aux lieux qui ont compté et qui continuent de compter pour moi

Hommage à Yvon DOFFAGNE

En ce début d'année 2015 Yvon Doffagne nous a quitté. Qui était Yvon Doffagne ?

Yvon Doffagne a eu plusieurs vies mais celle que je retiens est sa vie d'artiste et plus particulièrement de dessinateur. Yvon était le créateur, avec Yves Caussin, des aventures de Rési et Transi. Les aventures de nos petits personnages ont été publiées sous forme d'album au début des années 80, il y en a eu deux de publiés (un troisième était terminé mais n'a pas été imprimé). Ensuite nous avons eu le plaisir de relire les aventures électroniques de nos deux compères et de leurs amis composants dans la fort regrettée revue Elex.

Yvon a joué un rôle particulier dans le domaine de la découverte et l'initiation à l'électronique pour toute une génération dont je fais partit. Il faut dès maintenant divulguer un "secret" : l'électronique doit être appréhendée comme un univers ludique. L'électronique, au fond, c'est un jeu de construction comme le Lego. Un montage est constitué d'un ensemble de briques que l'on assemble pour réaliser une fonction. Chaque brique est constituée de composants qui s'assemblent et entretiennent des relations particulières entre eux. A ce titre pour créer un véritable attachement ludique et affectif à cet univers il faut voir un peu au début les composants comme des personnages vivants, en quelques sorte comme des compagnons d'aventure, et encore mieux de jeu surtout pour les enfants et les jeunes. L'aventure continue à se construire ensuite en se consolidant par l'apprentissage des théories et des lois de la physique. Le coté rationnel et mathématique vient donc ensuite dans un deuxième temps et normalement, on finit par choisir naturellement son métier en temps qu'ingénieur, comme cela a été le cas pour moi. MAIS, de toute façon, pour aimer et bien débuter dans l'électronique il faut commencer par AIMER et apprivoiser cet univers par le jeu, le rendre en premier lieu familier et se faire complice des composants et des lois de l'électricité. Et quelle autre méthode pourrait se juger plus efficace que celle de la bande dessinée ?  C'est bien là que Yvon Doffagne a su oeuvrer efficacement. En créant les histoires de Rési et Transi il a contribué à créer un lieu propice aux débutant permettant de leur faire aimer cet univers technique riche et passionnant. Le premier album "Échec aux mystères de l'électronique" a de façon certaine contribué à initier bon nombre de jeunes et à lancer des carrières dans l'industrie de l'électronique.

D'autre part, et j'y suis particulièrement sensible, le travail de Yvon a permis d'apporter une dimension esthétique au domaine de l'électronique d'amateur. Seul le dessin d'auteur est véritablement capable de cela. Comme ce complément semble cruellement manquer dans les publications d'aujourd'hui ! Il suffit de feuilleter les magazines d'électronique actuels pour se rendre compte de l'atmosphère glacial, voir "clinique" et encore plus commercial qui y règne. Les temps ont changé il est vrai, on est loin de l'atmosphère colorée et de l'humour décalé des années 80. Mais qui se souviendra d'un numéro d'Elektor d'Avril 2015? A contrario comment oublier un numéro de Elex avec en guise d'introduction sa fameuse BD de Rési et Transi ? C'est comme cela que nos souvenirs et notre mémoire fonctionnent : de manière affective. Si vous ne créez pas un peu d'affectivité par le biais de la création, du dessin, de l'humour, de la sensibilité... plus personne n'aimera plus rien, plus personne ne se souviendra plus de rien et vous aller créer un génération de zappeurs, de geeks, de consommateurs et plus jamais de ... créateurs! 

Il est donc bien juste de rendre un hommage appuyé et bien mérité à Yvon Doffagne.

Avril-2015

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La fin de Pignerolle

Haut lieu de la sensibilité, de la poésie et du rêve, c'est avec une grande tristesse que je vois disparaître ce lieu si unique et qui restera pour longtemps irremplaçable.
Pignerolle(1) est plus qu'un musée, c'est un univers ou se conjuguent à merveille la poésie, l'esthétique, la technique, les sciences. Et quel dialogue!
Car il en faut du rêve et de l'imaginaire pour faire aimer la science, éveiller des vocations, et à titre personnel je considère en avoir directement bénéficié! Je ne serais jamais assez reconnaissant.
Que dire sur la fermeture de ce lieu exceptionnel : ce que Georges Mathieu aurait appelé "le massacre de la sensibilité". Cette régression culturelle est hélas révélatrice de notre époque actuelle.
J'adresse mes remerciements émus à ceux qui ont su faire vivre cet univers : Guy Biraud, Jacques Lélut, J-F Jégou, Jacques Lebreton et tous les passionnés et visionnaires qui ont compris le langage commun entre les arts et les sciences. Plus que jamais il est nécessaire d'espérer une renaissance!

20 Décembre 2015   (Je me vengerai un jour)

 

(1) : Musée Européen de la communication inauguré en 1992 sur la commune de Saint Barthélémy d'Anjou

 

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La dernière mise à jour de ce site date du dimanche 14 août 2016