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Le 1er juin 1879
disparaît Eugène Louis Napoléon, Prince Impérial (23 ans),
fils unique de l'ex-empereur Napoléon III et de sa femme, née
Eugénie de Montijo.
Né le 16 mars 1856, pendant que triomphe son père au
Congrès de Paris qui met fin à la guerre de Crimée, le Prince
devient le garant de la pérennité de l'Empire français.
Acclamé à sa naissance, «Loulou»,
comme le surnomme affectueusement sa mère, passe une jeunesse
heureuse.
Mais à la chute de l'Empire, en 1870, il doit suivre sa famille
en Angleterre à Camden Place, près de Chislehurst, dans le
Kent. Il poursuit de brillantes études à l'Académie militaire
de Woolwich d'où il sortira septième en qualité de
lieutenant.
A la mort de son père, le 8 janvier 1873, il devient un symbole
pour le parti bonapartiste en France, «L'Appel
du Peuple».
Mais dans ce rôle, il doit supporter les prétentions du Prince
Napoléon, chef de file du parti sur le continent.
Pendant plusieurs longues années, l'héritier de l'Empire mène
la vie dorée d'un prince en exil.
Désireux de servir son pays d'accueil
et la reine Victoria, qui l'a pris en affection,
il demande à
rejoindre l'armée britannique en Afrique du sud. Quelques mois
plus tôt, plus de huit cents soldats de Sa Majesté s'y sont
faits massacrer en moins d'une heure par les Zoulous, à
Isandhlwana. Le drame a soulevé une immense émotion au
Royaume-Uni.
L'autorisation de départ est accordée à Louis Napoléon le 24
février 1879.
Échappant
aux fièvres, le prince est affecté à l'état-major comme
officier adjoint.
Le 1er juin 1879, il part avec quelques hommes en mission de
reconnaissance vers Ulinda et le
campement du roi zoulou Cetawayo.
Faisant halte près d'un «kraal»
(fortin), la petite troupe est bientôt assaillie par des
dizaines d'ennemis.
Les Anglais réussissent à
s'enfuir cependant que le prince chute de cheval et doit seul
faire face aux Zoulous. Il s'écroule percé de dix-sept coups
de sagaie, tous reçus par devant.
Son corps sans vie, retrouvé le lendemain, retournera à Camden
Place puis sera inhumé avec les honneurs près de son père, à
Farnborough, dans le Hampshire.
Dans la plaine d'Itelezi, à l'endroit même de sa mort, se
dresse un cairn surmonté d'une croix blanche, vibrant hommage
au seul Bonaparte mort au combat.
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