Jean-Marie Le Pen

Jean-Marie Le Pen (La Trinité-sur-Mer, Morbihan, 20 juin 1928 - ) est un homme politique français d'extrême droite. Il est actuellement président du Front national (à ne pas confondre avec le mouvement de résistance Front national, créé en 1941 par le parti communiste français).

Il est divorcé, a trois filles et neuf petit enfants.

Fils de patron pêcheur, il est diplômé d’études supérieures de sciences politiques et licencié en droit. Il a été Président des étudiants en droit de Paris puis, par la suite, Président d’honneur de la « Corpo ».

Dirigeant et pratiquant sportif (rugby), il sera Vice-Président du Comité Pierre de Coubertin. Il a exercé les métiers de pêcheur, mineur, métreur...

Jean-Marie Le Pen est un ancien combattant des guerres d’Indochine et d’Algérie. Il a servi en 1955 comme officier dans le 1er Bataillon étranger parachutiste en Indochine. Député en 1956, il quitte néanmoins les bancs de l’Assemblée nationale et se porte volontaire pour se battre avec les appelés et rappelés du contingent pour la défense de l'Algérie française. Quarante ans plus tard, il reconnaîtra avoir pratiqué la torture lors de son service en Algérie contre des partisans avérés ou présumés du FLN, sans toutefois regretter ses actes puisqu'il considère que cette pratique était nécessaire pour lutter contre le terrorisme. Il participera plus tard à l’opération franco-britannique de Suez. Jean-Marie Le Pen est décoré de la Croix de la valeur militaire. Il estime que son engagement politique est fondé sur l’amour du peuple et de la patrie.

En janvier 1953, il prend l’initiative d'organiser une colonne de secours d'étudiants volontaires pour porter assistance aux populations sinistrées lors d'inondations aux Pays-Bas. Il reçoit pour cette initiative l'appui publique et politique de Vincent Auriol. En 1955, il est le Délégué général de l’Union de Défense de la Jeunesse Française.

Il a commencé sa carrière politique à Paris en 1956 comme député de Paris. À vingt-sept ans, il était le plus jeune député de l’Assemblée Nationale. En 1957, il devient Secrétaire général du Front national des Combattants (FNC). L’année suivante, il est réélu député de Paris Ve et adhère au groupe parlementaire du Centre national des Indépendants et Paysans présidé par Antoine Pinay. Il est à cette époque rapporteur du budget de la guerre à l’Assemblée nationale et de la défense au Sénat de la communauté. Il devient le directeur de campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancourt en 1965.

En 1972, il fonde le Front national et continue son combat pour ses idées nationalistes. Les résultats électoraux du Front national sont en hausse depuis les élections municipales de 1983.

En 1984 et 1999, Jean-Marie Le Pen a été élu député au Parlement européen. Néanmoins, à la suite de la décision de la Cour européenne de Justice, il a été privé de son siège de parlementaire le 10 avril 2003. Cette décision fait suite à la condamnation de Jean-Marie Le Pen en 1998 pour agression et au décret du Conseil d'État français du 31 mars 2000 qui constatait qu'il devait être mis fin à son mandat d'eurodéputé.

En 1992 et 1998, il est élu au Conseil régional du département Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il rencontre le plus de succès dans l'est et le sud-est de la France, où le développement économique est le plus faible et où existent de nombreuses tensions raciales, en particulier avec la communauté arabe, mais aussi où vinrent s'installer de nombreux Pieds-Noirs en 1962.

Ses propos peuvent parfois choquer certaines personnes. Ainsi, en parlant des malades du sida, le 6 mai 1987, à la télévision (Antenne 2), il dit : « Les sidaïques, en respirant du virus par tous les pores, mettent en cause l'équilibre de la nation. (...) Le sidaïque est contagieux par sa transpiration, sa salive, son contact. C'est une espèce de lépreux. »

Le Pen s'est présenté aux élections présidentielles de 1974, 1988, 1995 et 2002, en professant des idées nationalistes, considérées par ses adversaires comme xénophobes et extrémistes, pour la relance de la démographie et contre le fédéralisme européen et la toute-puissance de l'Administration. Lors de l'élection présidentielle de 2002, Jean-Marie Le Pen a obtenu 16,86% des voix. Cela lui a permis, en raison notamment des mauvais résultats du socialiste Lionel Jospin, de participer au deuxième tour contre Jacques Chirac, qu'il a perdu avec 17,94% des voix contre 82,06%. Cette élection a constitué un événement majeur dans la vie politique française, car c'était la première fois qu'un candidat d'extrême droite passait le cap du premier tour.

Jean-Marie Le Pen est célèbre pour son style oratoire, ses références à l'histoire de France, ainsi que pour ses commentaires jugés antisémites par certains de ses adversaires. Ses partisans soulignent quant à eux que son équipe comporte des personnes d'origine juive, comme Jean-Pierre Cohen, et qu'une partie de la communauté juive de France s'est rapprochée de ses idées évoquant une pression de l'antisionisme en France.

 

Parcours politique

 

  • 1956 : Il est élu député de Paris.
  • 1972 : Il fonde le Front national (FN), parti d'extrême droite.
  • 1974 : Il se porte candidat à la présidentielle. Il obtient 0,74% des voix.
  • 1981 : Il n'obtient pas les parrainages suffisants pour se présenter à l'élection présidentielle.
  • 1984 : Il est élu député européen.
  • 1988 : Il se porte candidat à la présidentielle. Il obtient 14,38% des voix.
  • 1992 : Il est élu conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
  • 1995 : Il se porte candidat à la présidentielle. Il obtient 15% des voix.
  • 1998 : Il est réélu conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
  • 1999 : Il est réélu député européen.
  • 21 avril 2002 : Candidat à l'élection présidentielle, il profite de l'éparpillement des voix sur les 16 candidats présents et crée la surprise en se retrouvant en deuxième position avec 16,86% des suffrages, éliminant ainsi Lionel Jospin (16,18%) du deuxième tour.
  • 5 mai 2002 : Il obtient 17,94% des voix au deuxième tour de l'élection présidentielle contre 82,06% pour Jacques Chirac.

 

Condamnations par la justice française

 

  • 27 avril 1964 : condamné pour coups et blessures volontaires.
  • 16 janvier 1969 : condamné pour coups et blessures volontaires par le Tribunal de Grande Instance de Paris.
  • 14 janvier 1971 : reconnu coupable par la Cour de Cassation d'« apologie de crime de guerre ».
  • 11 mars 1986 : condamné pour « antisémitisme insidieux ».
  • 27 mars 1986 : reconnu coupable d'apologie de crime de guerre dont la déportation pour l'édition d'un disque sur lequel on peut entendre "un hymne du parti nazi" et "Vive Hitler".
  • 16 novembre 1987 : condamné pour « provocation à la haine, la discrimination et la violence raciale » par le Tribunal de Paris à la suite de la distribution d'un tract lors des élections municipales de 1983.
  • 29 mars 1989 : condamné par la Cour d’Appel de Paris pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale » pour ses propos lors d'une l’émission du 14 février 1984, selon lesquels « le monde islamo-arabe » constituerait un « danger mortel ».
  • 23 mai 1991 : condamné par la Cour d'Appel de Lyon pour « utilisation du terme SIDA pour stigmatiser l'immigration qui représenterait un danger aussi grave que la maladie porte une atteinte intolérable à la dignité des malades, qui ont droit au respect et à la solidarité et également une atteinte intolérable à la dignité des populations immigrées ».
  • 18 décembre 1991 : condamné par la Cour d’Appel de Versailles pour « banalisation de crimes contre l’humanité, consentement à l’horrible » pour avoir dit à propos des chambres à gaz des camps d'extermination nazis : « Je n’ai pas étudié la question mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. »
  • 3 juin 1993 : condamnation à 10.000 francs de dommages et intérêts par la Cour d’Appel de Paris pour son « Durafour-crématoire », « injure publique » au ministre de la Fonction publique de l'époque, Michel Durafour.
  • 8 novembre 1995 : condamné à un redressement de 1,4 millions de francs pour « oublis de plus-value boursière et sous-estimation de loyer ».
  • 15 novembre 1996 : condamné pour « atteinte gravement portée à un magistrat ».
  • 6 janvier 1997 : condamné par le Tribunal de Strasbourg pour avoir qualifié une association de « mouvement de tueurs de flics ».
  • 4 juillet 1997 : condamné par le Tribunal de Paris pour propos racistes.
  • 26 décembre 1997 : condamné par le Tribunal de Nanterre pour « banalisation de crimes contre l’humanité, consentement à l’horrible », pour avoir dit que « dans un livre de mille pages sur la Seconde Guerre mondiale, les camps de concentration occupent deux pages et les chambres à gaz dix à quinze lignes, ce qui s’appelle un détail ».
  • 2 avril 1998 : condamné à deux ans d’inéligibilité (réduits à un an par la Cour de Cassation) et trois mois de prison avec sursis par le Tribunal correctionnel de Versailles pour « violences en réunion » et « injures publiques » après avoir agressé la candidate socialiste Annette Peulvast-Bergeal lors des législatives de 1997.
  • 9 septembre 1998 : condamné pour avoir présenté une tête en carton à l’effigie de Catherine Trautmann lors d’un meeting du Front National.

 

Bibliographie

 

  • Les Français d’abord (Carrère Lafon, 1984)
  • La France est de retour (Carrère-Lafon, 1985)
  • L’Espoir (Albatros, 1989)
  • J'ai vu juste (Éditions nationales, 1998)
  • Lettres françaises ouvertes (Objectif France, 1999).

Jean-Marie Le Pen a également préfacé Droite et démocratie économique (1978) et Pour la France (Albatros, 1986).

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