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Maurice Pialat
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Après une formation de peintre et la réalisation, dans
les années soixante, et la réalisation de plusieurs courts métrages,
Maurice Pialat signe en 1970 son premier long métrage, L' Enfance
nue, sur les enfants abandonnés.
En 1972, le cinéaste réalise un grand succès public, Nous ne
vieillirons pas ensemble, porté par le couple Jean Yanne/Marlène
Jobert. Il enchaîne ensuite avec La Gueule ouverte (sur le fléau
du cancer), Passe ton bac d'abord et Loulou, avec Gérard
Depardieu et Isabelle Huppert. La réalisation d'A nos amours en
1983 marque un tournant dans sa carrière, dont les oeuvres deviennent
de plus en plus intenses et exigeantes tout en adoptant un ton proche de
l'autobiographie. A nos amours lui rapporte le César du Meilleur
film en même temps qu'il révèle Sandrine Bonnaire au grand public.
Le style du cinéaste, proche de son personnage, s'impose par sa force,
son aspect brut et sans concessions et devient l'achétype même d'un
cinéma naturaliste. Après avoir signé Police, Maurice Pialat réalise
en 1987 Sous le soleil de Satan, film adapté du roman de Georges
Bernanos qui reçoit la Palme d'Or au Festival de Cannes 1987,
provoquant un véritable scandale lors de la remise des prix. Devant les
sifflets, le poing dressé, il lance alors un célèbre "Si vous
ne m'aimez pas, je peux vous dire que je en vous aime pas non plus",
parfait écho de l'anticonformisme qu'il développe depuis ses débuts.
En 1991, Pialat rend hommage à sa passion de la peinture en mettant en
scène Van Gogh avec Jacques Dutronc dans le rôle-titre, qui
remporte pour l'occasion le César du meilleur acteur en 1991. Quatre
ans plus tard, le cinéaste signe son dernier long métrage, Le Garçu,
dans lequel il dirige à nouveau Gérard Depardieu, l'un de ses plus fidèles
comédiens.
Cinéaste rare (seulement dix films à son actif), Maurice Pialat aura
livré une oeuvre exigeante durant toute sa carrière. Ecorché vif,
anti-conformiste, pessimiste, il véhiculait une certaine légende et était
considéré comme l'un des plus grands réalisateurs français, sinon le
plus grand, par nombre de ses pairs.
Gracieuseté de : http://www.allocine.fr
Maurice Pialat, est un réalisateur de films, né le 21 août
1925 à Cunilhat (Auvergne, France), mort le 11 janvier 2003 à Paris. Il est
considéré souvent comme l'héritier de Jean Renoir, pour ses films réalistes.
Gracieuseté de : http://fr.wikipedia.org
- UNE BIOGRAPHIE
"Les films de Maurice Pialat sont autant de traces d'une
France, que la mise en scène rend à sa misère, à sa cruauté, à ses
joies plus qu'humaines. "
Philippe Carcassonne, Cinématographe n°57
Né le 31 août à Cunlhat dans le Puy-de-Dôme, Maurice Pialat prépare
d'abord une école d'architecture . Après la guerre, il se tourne bientôt
vers la peinture et fréquente pendant plusieurs années l'Ecole des Arts
Décoratifs et celle des Beaux-Arts à Paris. Dès le début des années
cinquante, entre deux métiers et quelques cours de théâtre, avec une
caméra amateur, il s'amuse déjà à tourner quelques petits films. En
1960, il commence à travailler comme assistant sur des tournages
pour le cinéma et la télévision et réalise L'amour existe, un court métrage
documentaire qui sera primé au festival de Venise et obtiendra le Prix
Louis Delluc. Fort de ce succès, l'année suivante, il met en scène,
pour la télévision, un deuxième court métrage (Janine), de fiction
cette fois, d'après un scénario de Claude Berri. De 1963 à 1966, il se
consacre presqu'exclusivement à des réalisations pour le nouveau média
(films de voyages, documentaires pour la série "Les chroniques de
France",…).
En 1969, L'Enfance nue, propulse Pialat sur le devant de la scène. Ce
film bouleversant sur un gamin de l'Assistance publique est acclamé par
les critiques. Il obtient le Prix Jean Vigo et des récompenses aux
festivals de Venise et de New York.
La même année, Claude Chabrol lui propose de jouer le rôle du
commissaire de police dans Que la bête meure. Taciturne et peu loquace,
il y impose sa lourde stature
En 1970 et 1971, il travaille de nouveau pour la télévision qui lui a
confié la réalisation d'une série de fiction (La maison des bois) en
sept épisodes d'une heure.
A partir de son deuxième film (Nous ne vieillirons pas ensemble, sélectionné
au Festival de Cannes 1972 et couronné par le Prix d'interprétation
masculine de Jean Yanne, il se consacre entièrement au cinéma. Sur la
lancée du bon accueil que reçoit cette histoire d'un homme lassé de sa
vie de couple et d'une femme qui affirme peu à peu sa personnalité face
à ce mari de plus en plus odieux, il réalise successivement La Gueule
ouverte (1974), douloureuse et poignante description des derniers instants
avant la mort d'une femme entouré par son mari, son fils et sa
belle-fille, Passe ton bac d'abord (1978-79 ), autopsie d'un groupe
d'adolescents du Nord de la France, copains et copines sans illusion l'année
du bac, et Loulou (1980), qui conte l'adultère d'une petite bourgeoise
attirée par la marginalité d'un loubard. Sélectionné au festival de
Cannes, ce film scelle aussi la rencontre de Maurice Pialat et Gérard
Depardieu.
A nos amours (1983) est son premier grand succès public. En effet, ses
films précédents (à part peut être Nous ne vieillirons pas ensemble)
avaient avant tout été apprécié par les critiques et faisaient surtout
de belles carrières dans les ciné clubs. Ce portrait cinglant et âpre
d'une jeune fille en plein désarroi, dans une famille bouleversée (le rôle
du père; est tenu par Pialat lui-même), considéré par beaucoup comme
un chef d'œuvre, est récompensé par deux Césars (meilleur film ex æquo
avec Le bal d'Ettore Scola, meilleur espoir féminin pour Sandrine
Bonnaire;) et le Prix Louis Delluc 1983.
Police (1985), anatomie d'un commissariat de quartier dans lequel un
inspecteur de police est confronté au doute et Sous le Soleil de Satan
(1987) d'après l'œuvre de Georges Bernanos évocation du combat
spirituel, de la quête d'absolu, d'un humble curé de village, le voient
de nouveau travailler avec Gérard Depardieu. Sandrine Bonnaire est aussi
présente dans le second tout comme lui en abbé de choc.
"Entre le cri du cœur et le coup bas, une série de ruptures font
du cinéma de Pialat l'expression d'un immaîtrisable divorce
intime."
Jacques Fieschi, Cinématographe n°57
Un poing levé face aux sifflets d'une partie des spectateurs, une
phrase malencontreuse en conclusion de ses "remerciements"
("sachez que si vous ne m'aimez pas, je ne vous aime pas non
plus") lorsqu'il s'empare de la Palme d'or lors de la cérémonie de
remise des Prix du Festival de Cannes vont créer un malaise entre
le public et lui. Ecorché vif, furieux de voir la décision du Jury
contesté et la fête ternie, il se refermera un peu plus sur lui même.
Il faut attendre 1991 pour découvrir Van Gogh son neuvième film, vision
d'un réalisateur-peintre sur un artiste en décalage avec son temps. Les
images sont somptueuses, la construction narrative d'une grande
intelligence. Quant au jeu acéré de Jacques Dutronc il lui vaudra le César
92 du meilleur acteur. En 1995, il renoue avec cette vérité des
sentiments dans les rapports amoureux et familiaux qui faisait le prix de
Loulou ou A nos Amours et retrouve une fois encore Gérard Depardieu pour
Le Garçu. Cette chronique douce-amère autour d'un père insupportable et
grande gueule, fou d'amour et invivable, de femmes entre deux rives s'avère
aussi un regard sensible et pathétique sur l'enfance . Avec ses yeux
immenses et l'inconscience de son âge, sa joie de vivre et ses caprices,
le petit Antoine (joué par le propre fils du réalisateur) profite des
rapports "pertubés" de ses parents autant qu'il les subit.
"La vision de Pialat est d'autant plus juste qu'elle est perverse,
récuse tout trompe-l'œil, ne se paie ni de mots ni de concepts."
Gilles Gourdon, Cinématographe n°57
Avec sa caméra toujours à bonne distance, Pialat filme à vif, façonne
une image dépouillée de tout artifice afin de cerner l'essentiel : la vérité
intime des personnages. Les plans-séquences qui structurent la plupart de
ces films, donnent aux acteurs une importance maximale. Mais derrière
cette liberté apparente, cette impression latente d'improvisation, les
comédiens sont mis à nu, poussés à investir complètement leurs rôles.
Pialat, omniprésent, autoritaire, obsédé par ce qu'il veut obtenir
("le cinéma c'est la vérité du moment où l'on tourne") crée
un climat d'insécurité dont certains acteurs se plaignent mais qui les
place dans un état de réceptivité impressionnant.
"Il sait mettre en scène les silences, les hésitations, les
regards. Et les mots, au delà de leur sens, sont aussi des bruits qui
couvrent certains vacarmes intérieurs."
Roger Boussinot, Encyclopédie du Cinéma. Ed. Bordas
Trente ans de carrière et seulement dix films. Mal connu du public
mais reconnu par ses pairs, Maurice Pialat a aujourd'hui toutes les
difficultés pour faire aboutir ses différents projets. Derrière les
marginaux qui peuplent ses films, l'enfance difficile, l'agonie d'une mère,
les déchirements d'un couple, les affres d'un curé, l'indifférence générale
qui entoure des héros déphasés et frustes, la misanthropie qui
affleure, les hommes incapables d'assumer leur amour, l'éclatement de la
famille, son cinéma ressemble à un long et douloureux cri d'amour.
FILMOGRAPHIE
1960 : L’amour existe
Court métrage. prix Louis Lumière. Primé au Festival de Venise
1961 : Janine d’après un scénario de Claude Berri (réaliation
pour la télévision).
1963-64 : Reportages en Arabie Saoudite (Jardins d’Arabie) et en
Turquie (Pehlivan, Istanbul, Byzance).
1964 : Maitre Galip (court métrage pour la télévision).
1965-66 : Chroniques de France
1967 : L’enfance nue
Prix Jean Vigo. Primé aux Festivals de Venise et New York
1970-71 : La maison des bois (feuilleton réalisé pour la télévision).
1972 : Nous ne vieillirons pas ensemble
Prix d’interprétation pour Jean Yanne au Festival de Cannes.
1974 : La gueule ouverte
1978-79 : Passe ton bac d’abord
1979 : Loulou
(Sélectionné au Festival de Cannes).
1983 : A nos amours
Prix Louis Delluc. César du Meilleur Film.
1985 : Police
(Sélectionné au festival de Venise)
1987 : Sous le soleil de Satan
(Palme d’or au Festival de Cannes)
1991 : Van Gogh
1995 : Le garçu
Gérard Camy
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