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Hitchcock, la légende du suspense

Si tous le monde connaît les films d'Alfred Hitchcock, aucune biographie n'avait évoqué jusqu'ici les liens étroits qui existent entre la vie privée du cinéaste, ses bizarreries, et ses films, ni la genèse singulière d'une oeuvre incontournable dans l'histoire du cinéma.
Enfance, éducation, vie à Londres et départ pour l'Amérique: à partir d'un matériel documentaire très riche, de documents, d'interviews et de correspondance absolument inédits, Donald Spoto a écrit la grande biographie que l'on attendait sur Hitchcock. Il éclaire ses relations avec des grandes stars du cinéma: Ingrid Bergman, Laurence Olivier, Madeleine Carroll, Cary Grant, Montgomery Clift, Marlene Dietrich, James Stewart, Grâce Kelly...
Généreux, patient avec les acteurs, plein d'humour, Hitchcock est aussi un créateur cynique, manipulateur, habité par de noires obsessions: la légende hitchcockienne a sa face sombre. Émerge un portrait inattendu, parfois iconoclaste, mais qui modifie définitivement notre regard sur les films d'Hitchcock. Son oeuvre, à laquelle on a parfois reproché sa froideur, nous apparaît alors hantée, extraordinairement incarnée.

Alfred Joseph Hitchcock est né le 13 août 1899 à Leytonstone dans la banlieue de Londres.

Son père (William) et sa mère (Emma) étaient épiciers en gros. Ils avaient loué une modeste épicerie dans la rue principale de Leytonstone. Alfred était le cadet des trois enfants, l'aîné - William - étaient né en 1890 et sa soeur - Eileen - en 1892. Alfred gardera toute sa vie des rapports extrêmement distants avec son frère et sa soeur. Le petit Alfred fut un enfant extrêmement solitaire et très peureux. Il dira plus tard :

 

"Je ne me souviens pas d'avoir jamais eu un compagnon de jeu. Je m'amusais tout seul et je m'inventais des jeux"
"Je connais la peur depuis mon enfance et je pense que c'est un sentiment universel que les gens aiment éprouver quand ils se sentent en sécurité, comme c'est le cas lorsqu'ils sont assis dans une salle de cinéma. Je déteste le suspense, c'est pourquoi je n'ai jamais voulu qu'on fasse un soufflé chez moi tant qu'il n'y a pas eu un fourneau avec une porte en verre ! Il fallait attendre quarante minutes pour savoir si le soufflé était réussi et c'était plus que je ne pouvais supporter"
De son père, Sir Alfred hérita d'un amour inconsidéré pour la nourriture ce qui explique l'allure rondouillarde qu'il arbora relativement jeune, jusqu'à peser près de cent soixante kilos u début de sa carrière américaine !

Les films d'Alfred Hitchcock sont parsemés de références au métier de son père. Par exemple, dans le film Agent secret, John Loder (le héros du film) se déguise en épicier pour démasquer des espions. Un des derniers film d' Alfred Hitchcock, Frenzy, se déroule en grande partie dans le marché aux fruits et légumes de Covent Garden. De même, le scénario du dernier film sur lequel Hitchcock a travaillé The short night contient quelques scènes du marché d'Helsinki.

En 1979, la princesse Grâce de Monaco confiait:

Hitchcock est français par son coté gourmet, il aime beaucoup la cuisine et les vins français. Quand nous avons tourné La main au collet et déjà sur le tournage de fenêtre sur cour, Hitchcock faisait le régime car il voulait disposer de cinq kilos "to play with", c'est à dire pour pouvoir grossir en mangeant bien en France. Quand il est arrivé pour tourner, il a mis trois jours pour descendre de Paris à Cannes en s'arrêtant dans les grands restaurants...

L'anecdote la plus célèbre sur l'enfance du petit Alfred est l'épisode du commissariat de police qui fut raconté entre autres par Patricia Hitchcock, la fille de Sir Alfred. Le père d'Alfred Hitchcock était un grand nerveux a l'humour difficile. Lorsqu' Alfred était âgé de quatre ou cinq ans, il l'envoya au commissariat (car le père y connaissait le commissaire) avec une lettre. Après lecture de la lettre, le commissaire enferma le petit Alfred durant quelques minutes dans la cellule du poste de police !

En dehors du coté traumatisant de l'incident, la punition reçue par ce gamin de cinq ans fut des plus profitable pour le cinéma, car la terreur qu'inspirait à Hitchcock les policiers se retrouve da la majorité de ses films. Vous pouvez entendre Alfred Hitchcock raconter cette anecdote.

La plupart du temps, Hitchcock se venge en présentant les policiers comme des incapables complètement à côté de la vérité. Pour ne citer que les références les plus célèbres. La mort aux trousses, La main au collet ou bien Le crime était presque parfait.

Cependant, ce n'est que dans son dernier scénario The short night que l'histoire est citée textuellement.

Alfred Hitchcock s'en est également pris aux prêtres car ses parents (Catholiques, chose rare en Angleterre) l'avait placé dans un collège de Jésuites ou le petit Alfred était terrorisé par les châtiments corporels.

Cette animosité vis-à-vis du clergé se retrouve entre-autres dans La loi du silence, Le faux coupable et Complot de famille.

A la mort de son père, Hitchcock quitte le collège pour entrer dans une école technique (School of Engineering and Navigation).

Contrairement à beaucoup de réalisateurs dont la composante littéraire est très affirmée, Hitchcock, restera toujours un amoureux de la technique et du perfectionnisme de scènes très complexes. Pour ne citer que les plus célèbres, la scène de la douche de Psychose ou bien celle des ciseaux dans Le crime était presque parfait.

Cette particularité du cinéaste lui vaudra certainement de n'avoir jamais été vraiment reconnu à sa juste valeur d'artiste et entre autres de n'avoir jamais eu d'oscar à Hollywood...

Pour gagner sa vie, le jeune Alfred (il a alors 19 ans) entre à la compagnie télégraphique Henley ; en même temps, il suit des cours de dessin à la section des Beaux-Arts de l'Université de Londres.

Grâce à ses dons pour le dessin et après avoir été spécialisé dans le calcul des câbles électriques sous-marins, il est muté au service publicité de chez Henley.

Quelques temps plus tard, Hitchcock collabore avec la société américaine Famous Players-Lasky (filiale de Paramount) qui ouvre une succursale à Londres.
Son travail consistait à illustrer les cartons affichés entre les séquences des films muets de l'époque. Les dons évidents du jeune Alfred pour le dessin font qu'il est définitivement embauché comme chef de la section des titres.

Il entreprend à cette époque (1922) la production et la réalisation d'un film qui ne sera jamais terminé (il ne fera que deux bobines) Number thirteen.

Hitchcock devient bientôt assistant metteur en scène dans la compagnie que Michael Balcon avait fondé et il propose de racheter les droits d'une pièce de théâtre intitulée Woman to woman dont il se propose de réaliser également le script. C'est lors de ce tournage qu'il rencontrera Alma Reville qui deviendra sa femme.

Hitchcock sera ensuite co-scénariste, décorateur, assistant réalisateur et même monteur sur The white shadow en 1923, Passionate adventure en 1924, Blackguard en 1925 et The prude's fall également en 1925.

Ce n'est qu'en 1926 qu'il réalisera son premier film en tant que réalisateur. Cette année 1926 sera particulièrement riche pour Alfred Hitchcock. Sur la proposition de Michael Balcon, il réalise son premier film, The pleasure garden.

Il réalise ensuite The moutain eagle qu'Alfred Hitchcock qualifiera lui-même de mauvais film et qui est considéré comme perdu (il n'en reste que quelques photos).

Cependant, le premier véritable Hitchcock picture est certainement The lodger également réalisé en 1926 qui contient tous les ingrédients des futurs succès : une fille blonde, un étrangleur, un locataire injustement soupçonné et un juste dénouement...

Il termine l'année par la réalisation de Downhill qui n'eut pas un grand succès.

En 1927 il réalise Easy virtue et The ring qui est un des rares films d'Hitchcock sans intrigue criminelle.

En 1928, il réalise The farmer's wife puis Champagne dont il dira lui-même c'est probablement ce qu'il y a de plus bas dans ma production.

En 1929, il réalise son dernier film muet The manxman puis Blackmail (Chantage) qui bénéficiera de la nouvelle technique du cinéma parlant (il en existe une version muette et une parlante).

Dès lors commence pour Hitchcock la fabuleuse carrière que nous lui connaissons avec la période anglaise (jusqu'en 1939) et la période américaine à partir de 1940 avec le film 

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La filmographie
complète



de 1922 à 1980



Cette filmographie décrit les 63 films réalisés (ou co-réalisés) par Alfred Hitchcock entre 1922 (Number thirteen, son premier film, inachevé) et 1980 (The short night, le dernier scénario sur lequel il a travaillé avant sa mort, le 29 avril 1980). Dans toute sa carrière, Hitchcock réalisera en fait 53 long métrages.

Hitchcock n'a bien entendu pas réalisé que des chef-d'oeuvres et les informations disponibles suivant les films sont inégales en quantité et également en qualité. Les films sur lesquels Hitchcock était assistant réalisateur (entre 1923 et 1925) sont cités en italique.

La carrière d'Hitchcock est divisée en 2 parties : la période anglaise (jusqu'en 1939) et la période américaine (à partir de 1940).

La période anglaise

Number thirteen (1922)
Woman to woman (1923)
The white shadow (1923), L'ombre blanche
The passionate adventure (1924), Abnégation
The blackguard (1925), Le voyou
The prude's fall (1923)
The pleasure garden (1925), Le jardin du plaisir
The mountain eagle (1926)
The lodger (1926), Les cheveux d'or
Downhill (1927)
Easy virtue (1927)
The ring (1927), Le masque de cuir
The farmer's wife (1928), Laquelle des trois ?
Champagne (1928), A l'américaine
The manxman (1929)
Blackmail (1929), Chantage
Juno and the Paycock (1929)
Murder (1930), Meurtre
The skin game (1931)
Rich and strang (1932), A l'est de Shangai
Number seventeen (1932), Numéro dix-sept
Wlatzes from Vienna (1934), Le chant du Danube
The man who knew too much (1934), L'homme qui en savait trop - première version
The thirty-nine steps (1935), Les trente-neuf marches
The secret agent (1936), Quatre de l'espionnage
Sabotage (1936), Agent secret
Young and innocent (1937), Jeune et innocent
The lady vanishes (1938), Une femme disparaît
Jamaica Inn (1939), La taverne de la Jamaïque

La période américaine

Rébecca (1940)

Foreign correspondent (1940)   Correspondant 17

Mr. and Mrs. Smith (1941) Joies matrimoniales

Suspicion (1941), Soupçons

Saboteur (1942), Cinquième colonne

Shadow of a doubt (1943), L'ombre d'un doute

Lifeboat (1943)

Bon voyage (1944), court métrage

Aventure malgache (1944), court métrage

Spellbound (1945), La maison du Docteur Edwards

Notorious (1946), Les enchaînés

The Paradine case (1947), Le procès Paradine

Rope (1948), La corde

Under Capricorn (1949), Les amants du Capricorne

Stage fright (1950), Le grand alibi

Strangers on a train (1951), L'inconnu du Nord-Express

I confess (1952), La loi du silence

Dial M for murder (1954), Le crime était presque parfait

Rear window (1954), Fenêtre sur cour

To catch a thief (1955), La main au collet

Trouble with Harry (1956), Mais qui a tué Harry ?

The man who knew too much (1956), L'homme qui en savait trop - deuxième version

The wrong man (1957), Le faux coupable

Vertigo (1958), Sueurs froides

North by Northwest (1959), La mort aux trousses

Psycho (1960), Psychose

The birds (1963), Les oiseaux

Marnie (1964), Pas de printemps pour Marnie

Torn curtain (1966), Le rideau déchiré

Topaz (1969), L'étau

Frenzy (1972)

Family plot (1976), Complot de famille

The short night (1980) - inachevé

    

Gracieuseté de : http://hitchcock.alienor.fr

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Alfred Joseph Hitchcock (13 août 1899 - 29 avril 1980) est un cinéaste britannique.

Après un stage d'assistant technicien, il obtint son premier emploi à Londres, en 1920 : la conception des sous-titrages dans les films muets. C'est en 1925 qu'il devint metteur en scène, presque par accident.

Son talent lui permit une ascension rapide dans le milieu cinématographique alors florissant. Son premier film important, The Lodger, sortit en 1926. Dans ce film, une blonde séduisante est assassinée, et de lourds soupçons pèsent sur le nouveau locataire d'un appartement voisin, bien qu'en fait il soit innocent du crime.

Les films d'Hitchcock montraient souvent des personnes innocentes entraînées dans des situations qu'elles ne contrôlent plus, et ne comprennent parfois même plus; un thème fréquent de ses films est que ces personnages ne sont en fait coupables que de petites erreurs sans importance. Ses films mettent beaucoup l'accent à la fois sur la peur et sur l'imagination, et sont connus pour leur humour cocasse.

Downhill (1927) montrait un autre personnage accusé à tort : c'était cette fois un jeune homme accusé de vol dans son école, et chassé par ses parents, suite à ce vol. Plus tard, le jeune homme tombe amoureux d'une femme plus âgée que lui, et lorsqu'elle se réveille au matin, il aperçoit son visage ridé, tandis que des hommes rentrent un cercueil par leur fenêtre; Hitchcock fera souvent apparaître dans ses films le lien entre le sexe et la mort.

Murder (1930) (un "whodunit" comme disait Hitchcock) est un film un peu particulier car il matérialise la frontière entre le cinéma muet et le cinéma parlant. Le parlant en était à ses premiers balbutiements et n'était pas encore reconnu universellement comme une solution d'avenir. La production du film, qui ne souhaitait pas prendre de risques, imposa donc que le film soit muet. Hitchcock étant à l'inverse convaincu de l'intérêt du film parlant, il tourna discrètement certaines scènes avec du son. Le film est donc d'abord sorti en version muette, puis est ressorti dans sa version partiellement sonore quand l'avenir du parlant est devenu plus évident.

C'est David O. Selznick qui poussa Hitchcock à venir faire des films à Hollywood. Avec Rébecca en 1940, Hitchcock réalisa son premier film américain - il restera d'ailleurs aux États-Unis pour le restant de sa carrière. Rébecca évoque les craintes d'une jeune mariée naïve qui emménage dans une maison bourgeoise de la campagne anglaise, et doit s'attaquer aux legs de la défunte première femme de son mari. L'humour des premiers films d'Hitchcock y est toujours présent, mais il mettra dorénavant plus l'accent sur le suspens - avec beaucoup de succès - puisque c'était ce que demandait le public américain.

Hitchcock transforme également le spectateur respectable en voyeur, brouillant encore plus la distinction entre coupable et innocent, et ne la faisant apparaître clairement qu'occasionnellement. Dans Rear Window, après que L. B. Jeffries (James Stewart) aie passé une bonne partie du film à observer Lars Thorwald (Raymond Burr), celui-ci lui fait face et lui demande «Que me voulez-vous ?". Burr pourrait tout aussi bien poser sa question au spectateur; et en fait, juste avant que Thorwald ne se tourne pour faire directement face à la caméra pour la première fois -- à ce moment, les spectateurs paniquent.

Rear Window était également un défi technique qu'Hitchcock s'était imposé: un film tourné entièrement depuis la même place; un seul point de vue qui parvient néanmoins à maintenir notre attention. On a souvent l'impression que le film a été tourné en une seule prise, ou qu'il a été assemblé sans coupures, ou très peu; mais ce n'est pas le cas. Ce film a été tourné par prises de 10 minutes; quelques-unes des coupures sont apparentes, et les autres ont été camouflées en faisant en sorte qu'un objet passe devant la caméra et remplisse tout l'écran. Hitchcock utilisait alors ce moment pour couper, et commencer la prise suivante à partir de ce même moment, alors que l'objet quitte l'écran.

Le jeune Hitchcock était un garçon solitaire, obèse, plein d'imagination; issu d'une famille catholique, il avait l'habitude de se confesser chaque soir à sa mère. Adulte, alors qu'il voyageait en Suisse, Hitchcock dit à un ami: "Voici la chose la plus effrayante que j'aie jamais vue", pointant du doigt un prêtre discutant avec un jeune garçon. Hitchcock se pencha alors par la vitre de la voiture, et cria au garçon: "Run, little boy! Run for your life!"

Ce n'est qu'après ses vingt ans, alors qu'il était déjà un metteur en scène professionnel, qu'Hitchcock commença à goûter à l'alcool et aux femmes. Ses films montrent parfois des personnages masculins en conflit avec leur mère. Dans North by Northwest, Roger O. Thornhill (Cary Grant) est un homme innocent, ridiculisé par sa mère parce qu'il est persuadé que de mystérieux meurtriers le poursuivent. Dans The Birds, le personnage de Rod Taylor se retrouve dans un lieu envahi par des oiseaux vicieux, tandis qu'il essaie d'échapper à l'emprise de sa mère. Le personnage du tueur, dans Frenzy, vit également dans la même maison que sa mère. Les problèmes de Norman Bates, dans Psycho, sont également célèbres...

Les héroïnes d'Hitchcock sont la plupart du temps des blondes séduisantes qui d'un prime abord ont l'air tout à fait respectables, mais qui, dans des situations de danger ou de passion, réagissent de façon beaucoup plus animale, voire criminelle. D'ailleurs, dans The Lodger, la victime est une blonde. Dans The 39 Steps, Madeleine Carroll, la fascinante héroïne d'Hitchcock, se retrouve les menottes aux poignets. Dans Marnie, la belle Tippie Hedren est kleptomane. Dans To Catch a Thief, Grâce Kelly est voleuse de chats. Après s'être intéressée à la vie de Thorwald, dans Rear Window, Lisa pénètre par effraction dans l'appartement de Thorwald. Et dans Psycho, Janet Leigh vole 40.000$ avant de se faire assassiner par un certain Norman Bates(Anthony Perkins) qui se prenait pour sa propre mère. Ou, comme le dit si bien Norman, «Ma mère est... comment dire ... Elle n'est pas tout à fait elle-même aujourd'hui.»

Hitchcock considérait le fait de tout faire reposer sur le jeu des acteurs et des actrices n'était qu'une coutume héritée du théâtre. Il fut par contre pionnier dans sa manière d'utiliser les mouvements de la caméra, les prises de vue et les montages, mais également dans sa façon d'explorer les confins de l'art cinématographique.

Hitchcock prôna également l'utilisation du suspens plutôt que de la surprise. Dans la surprise, le metteur en scène agresse le spectateur avec des images effrayantes. Dans le suspens, le metteur en scène raconte ou montre au spectateur des détails dont le personnage du film n'est pas au courant. Puis il fait monter la tension en laissant le spectateur imaginer ce qui arrivera lorsque le personnage apprendra finalement la vérité.

Hitchcock était fier de la facilité avec la quelle il parvenait à maintenir le suspens. Un jour, dans un aéroport français, les douaniers furent intrigués par son passeport, sur lequel la profession indiquée était simplement Producteur. Mais que produisez-vous ? lui demandèrent-ils. De la chair d'oie répondit-il ... (Ndt : Gooseflesh)

Hitchcock adorait manger. L'un de ses projets (non concrétisé) était de faire un film montrant 24 heures de la vie d'une ville, vu sous l'angle de la nourriture : comment elle est importée, préparée, consommée, puis à la fin de la journée, comment elle est rejetée dans les égouts. Son film Frenzy, d'ailleurs, se déroulait dans le quartier de Londres où la nourriture arrive et est préparée puis distribuée. L'assassin se retrouvait, lui et l'un de ses cadavres, dans un camion plein de sacs de pommes de terre.
Un jour où il était invité à une réception privée où les plats n'étaient que maigrement garnis, son hôtesse lui demanda J'espère que vous reviendrez bientôt dîner avec nous Avec plaisir répondit-il. Si nous commencions tout de suite !?

Les films les plus personnels d'Hitchcock sont probablement Notorious et Vertigo – tous deux sur le thème de l'obsession et de la névrose d'hommes manipulant des femmes. Vertigo explore en détail les relations entre le sexe et la mort. Dans ce film, bien que James Stewart sache que Kim Novak n'est qu'un accessoire du crime, ils ne peuvent s'empêcher de tomber amoureux l'un de l'autre. Le personnage de Stewart ressent un besoin violent de contrôler sa compagne, de l'habiller, de fétichiser ses vêtements, ses chaussures, ses cheveux ...

Bien qu'il travailla souvent avec des scénaristes extrêmement doués, tels que Raymond Chandler, Hitchcock avait beaucoup de mal à rendre à l'écran les scénarios de ses films. Il eût d'ailleurs un jour ce commentaire : «Le scénariste et moi-même rédigeons le script jusque dans ses moindres détails; ainsi, lorsque nous avons terminé, il ne reste plus qu'à tourner le film. Mais en fait, dès que nous entrons en studio, nous devons commencer à faire des concessions. En réalité, le scénariste a la plus belle part du travail car il ne doit pas s'inquiéter des acteurs et de tout le reste.» Hitchcock était souvent critique envers les acteurs et les actrices, dénigrant par exemple le jeu de Kim Novak dans Vertigo, ou déclarant que les acteurs doivent être considérés comme du bétail.

Dans la plupart de ses films, Hitchcock s'arrangeait pour apparaître à l'écran un court instant. On le voyait parfois monter dans un bus, passer devant un magasin, dans un publicité de magazine... Trouver Hitchcock dans chacun de ses films est d'ailleurs devenu un jeu très populaire parmi ses spectateurs. On trouve même des livres et des sites internets spécialisés sur le sujet.

Hitchcock ne fut jamais très apprécié de la critique de son époque. Seul Rébecca reçut l'Academy Award du meilleur film. En tant que producteur, Hitchcock fut nominé pour son film Suspicion. Il fut également nominé meilleur metteur en scène pour cinq de ses films : Rébecca, Lifeboat, Spellbound, Rear Window et Psycho. Mais le seul Academy Award qu'il reçut fut le prix Irving G. Thalberg Memorial, en 1968.

Filmographie

The Lodger (1926) (Les cheveux d'or ) The Man who Knew Too Much (1934, retourné en 1956) (L'homme qui en savait trop) The 39 Steps (1935) (Les 39 marches) Young and Innocent (1937) (Jeune et innocent) The Lady Vanishes (1938) (Une femme disparaît) Foreign Correspondent (1940) (Correspondant 17) Rébecca (1940) Suspicion (1941) (Soupçons) Saboteur (1942) (Cinquième colonne) Lifeboat (1943) Shadow of a Doubt (1943) (L'ombre d'un doute) Spellbound (1945) (La maison du docteur Edwards) Notorious (1946) (Les enchaînés) The Paradine Case (1947) (Le procès Paradine) Rope (1948) (La corde) Strangers on a Train (1951) (L'inconnu du Nord-Express) Rear Window (1954) (Fenêtre sur cour) Dial M for Murder (1954) (Le crime était presque parfait) The Trouble with Harry (1955) (Mais qui a tué Harry ?) Vertigo (1958) (Sueurs froides) North by Northwest (1959) (La mort aux trousses) Psycho (1960) (Psychose) The Birds (1963) (Les oiseaux) Marnie (1964) (Pas de printemps pour Marnie) Torn Curtain (1966) (Le rideau déchiré) Topaz (1969) (L'étau) Frenzy (1972) Family Plot (1976)(Complot de famille)

 

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