Biographie
Né à Cauchy-la-Tour (Pas-de-Calais), le 24 avril
1856.
Issu d’une modeste famille paysanne, Philippe Pétain fit ses premières
études chez les Dominicains, avant d’entrer à Saint-Cyr en 1876. Il
en sortit dans un rang modeste, prélude à une carrière militaire qui
s’annonçait peu brillante. Affecté à des garnisons secondaires, il
ne participa à aucune des grandes campagnes coloniales. Nommé
professeur adjoint à l’École de guerre en 1904, il s’y fit le défenseur
de théories peu conformes aux conceptions tactiques de l’état-major,
en préconisant la défensive et la guerre de positions, quand les théoriciens
officiels prônaient la guerre à outrance.
La Première Guerre mondiale allait donner un tour inattendu à la carrière
du colonel Philippe Pétain, qui s’apprêtait, à 58 ans, à prendre
sa retraite. Promu rapidement général de brigade après s’être
distingué à la tête d’une brigade d’infanterie en Belgique, il
fut nommé général de corps d’armée et remporta de brillants succès
dans les batailles de l’Artois. Il sut se distinguer, en particulier,
par sa prudence et le souci qu’il témoigna d’épargner des vies
humaines. C’est ainsi qu’en février 1916 il était chargé du
commandement des troupes engagées à Verdun, et parvint à défendre
glorieusement la place en soutenant le moral des troupes. Quand, au
printemps 1916, il fut nommé commandant des armées du centre, Philippe
Pétain était devenu aux yeux de tous « le vainqueur de Verdun ». En
1917 enfin, après la désastreuse offensive de Nivelle du Chemin des
Dames, Philippe Pétain fut promu commandant en chef de l’armée française,
avec mission de faire cesser les mutineries qui désorganisaient les
troupes. Sa popularité à la fin du conflit était considérable et il
reçut son bâton de maréchal de France en novembre 1918.Envoyé au
Maroc pour combattre la rébellion d’Abd-el-Krim en 1925, le maréchal
Pétain fut ensuite nommé inspecteur de la défense aérienne du
territoire, en 1931, puis devint enfin, en 1934, ministre de la Guerre
du cabinet Doumergue. C’est sous son ministère que devait être
entreprise la construction de la ligne Maginot.
Envoyé par Daladier comme ambassadeur de France dans l’Espagne
franquiste, le maréchal Pétain était devenu, à la fin des années
1930, un véritable symbole, et c’est au « vainqueur de Verdun » que
fit appel Paul Reynaud au lendemain de la défaite de 1940. Recours,
homme providentiel, le maréchal prônait alors la signature de
l’armistice. Celui-ci une fois signé, Pétain obtint par un vote de
l’Assemblée nationale les pleins pouvoirs pour promulguer une
nouvelle constitution. Devenu chef de l’État français, il choisit de
pratiquer une politique de collaboration avec Hitler. De compromissions
en renoncements, il demeura au pouvoir jusqu’en août 1944, date à
laquelle il fut emmené par les Allemands à Sigmaringen.
Son procès s’ouvrit en juillet 1945 après qu’il se fut rendu aux
autorités françaises. Condamné à mort, puis gracié, il fut interné
jusqu’à sa mort à l’île d’Yeu, où il devait être enterré.
Membre de l’Académie des Sciences morales en 1919, Grand-Croix de la
Légion d’honneur, médaille militaire, le maréchal Pétain fut élu
à l’Académie française le 20 juin 1929, à l’unanimité au
fauteuil du maréchal Foch. Sa réception, le 22 juin 1931, par Paul Valéry
prit toutes les apparences d’un véritable événement ; rappelant les
qualités d’humanité dont le maréchal avait fait montre à Verdun,
le poète déclara : « Vous avez découvert que le feu tue. »
Condamné à l’indignité nationale, le maréchal Pétain fut exclu de
l’Académie française ; son siège ne devait pas être pourvu de son
vivant.
Mort le 23 juillet 1951.
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