La petite fille d'aigle

qui avait tant reçu d'admiration

qu'elle était pleine de doutes...

Il était une fois une petite fille d'aigle... Oui, les aigles n'ont pas que des petits garçons, ils ont aussi des filles. Vous devez savoir qu'il y a deux grandes particularités dans la vie des aigles.

La première c'est qu'ils doivent voler très tôt et très haut.

La seconde, c'est qu'ils doivent durant toute leur enfance, et même la plus grande partie de leur vie, passer des examens.
Et cela est terrible dans une vie d'aigle. Très tôt, tout petit, pour passer d'une montagne à l'autre: examens. Pour passer d'une classe de vol à l'autre: examens. Pour apprendre à mieux voir de loin, à plonger dans le vide, à monter jusqu'à l'horizon: examens. Pour avoir le droit d'apprendre d'autres langues: examens. Car les aigles sont capables d'apprendre plusieurs langues!

Bref, la vie des enfants aigles, comme vous devez le sentir, n'est pas de tout repos. Et la vie de cette petite fille aigle, que nous appellerons Marie, était particulièrement agitée, compliquée, douloureuse à vivre.

Comme chez beaucoup d'autres enfants aigles, il y avait en elle des blessures, certaines visibles, la plupart cachées. Ce qui est sûr cependant, c'est qu'elle avait été très aimée et admirée par ses parents. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est peut-être ce dernier point qui était plus difficile à vivre pour elle.

Cela peut vous sembler curieux, mais ce n'est pas facile d'être admirée par des êtres aimés, car cela vous donne le sentiment que vous devez toujours être à la hauteur de cette admiration. Et pour un aigle, être à la hauteur, vous imaginez ce que cela peut vouloir dire!

Oui, c'était vraiment difficile pour cette petite fille de vivre dans le défi permanent de ne pas décevoir l'admiration de ses parents. Ceux-ci, comme beaucoup de parents, ne savaient pas que le regard émerveillé qu'ils posaient sur leur enfant déclenchait autant de doutes, autant d'angoisses. Ils ne savaient pas qu'ils auraient dû être plus sensibles, plus vigilants et donc plus retenus dans leurs paroles, dans leur conduite.

Tout s'était passé comme si leur petite fille avait grandi trop vite. Vous savez, voler toujours plus haut dans le ciel, au-dessus des montagnes et des océans, par-delà les déserts, avec des doutes en soi, avec des angoisses noires, avec des peurs plein les yeux, des peurs qui vous aveuglent et vous empêchent de voir le soleil ou le ciel bleu, c'est vraiment pénible pour une jeune fille d'aigle.
 

   
 


P i s t e s   d e   r é f l e x i o n . . .

  Comme Marie, est-ce que tu as beaucoup d'examens à passer au début de ta vie? Combien? Est-ce que tu es en accord avec ces examens? Pourquoi ? Quels sont-ils?
  Est-ce que tes parents ressemblent à ceux de Marie? Comment te sens-tu face à leurs demandes et face à tes responsabilités?
  Quelles solutions donnerais-tu à Marie pour qu'elle exprime ce qu'elle ressent? Si tu as de bonnes idées, envoyez nous un courriel !

 

Texte gracieuseté de : http://www.fse.ulaval.ca/

Retour à la page des contes de réflexion

Contes

  Accueil