Johm Rib Sua. 21 octobre 2001 : Douze heures, le vol MH0021 de la Malaysian Airlines décolle de l'Aéroport Charles de Gaulle en direction de Phnom Penh via Kuala Lumpur. Parmi les passagers se trouve un petit groupe de routards, sacs à dos garnis de matériel radio ; vous l'avez deviné, Présence Radioamateur part pour une nouvelle aventure. Cette année, l' équipe est composée de Jacquie XU7ACA alias F6EGG, Yves XU7ABY alias F5TYY, Alain XU7ABW alias F6BFH et Danielle son XYL, Bernard XU7ABZ alias F9IE et son XYL Micheline. Nous avons obtenu les licences grâce aux précieux renseignements de Franck XU7ABN alias DL4KQ. Après 16h30 de voyage, nous atterrissons à Phom Penh, capitale du Cambodge. Nous avançons nos montres de sept heures. La température est de 32 degrés, avec un fort taux d'humidité. Ce pays s'étend sur 181.035 Km², et sa population est d'environ 11 millions d'habitants, composée de 90% de Khmers, 5% de Vietnamiens, 1% de chinois, et 4 % d'autres nationalités. Protectorat français de 1870 à 1953, l'indépendance a été proclamée le 9 novembre 1953, et reconnue par la conférence de Genève en mai 1954.Cette conférence mit un terme au contrôle français sur l'Indochine. Le Cambodge a subit un enchaînement de querelles et d'utopies meurtrières : guerre d'Indochine (1945-1954), guerre du Vietnam (1961-1973). De 1974 à 1979, le règne de la terreur et de la folie sanguinaire avec le régime des Khmers Rouges de Saloth Sar, plus connu sous le pseudonyme de Pol Pot. La France est alors le premier pays à reconnaître ce gouvernement..... Son régime a pour but de vider les villes et de combattre tout ce qui touche de près ou de loin à la culture, il fait assassiner la majorité des 54.000 moines bouddhistes que compte le pays. Les Khmers rouges endommagent ou détruisent la plupart des 3000 temples Cambodgiens. A son arrivée au pouvoir, le Cambodge comptait environ neuf millions d'habitants, et plus de 3.400.000 périrent dans des circonstances atroces. Né le 25 mai 1928, huitième sur neuf enfants d'une famille de paysans aisés, Saloth Sar poursuit ses études de Radioélectricité en France. En compagnie d'un groupe d'extrêmistes Cambodgiens, il développe la pensée marxiste radicale. Rentré dans son pays en 1956, il est alors Professeur dans un collège privé de Phnom Penh . Il devient un membre très influent du parti communiste Cambodgien le PCK (Parti Communiste du Kampuchéa). Au pouvoir le 17 avril 1975, il devient le chef de file du Kampuchéa Démocratique et proclame l'année zéro en embarquant le Cambodge vers l'autodestruction afin de couper tout lien avec le passé. Il adopte une politique maoïste extrémiste de la révolution agraire, avec pour finalité de transformer le pays en une coopérative agraire maoïste, dominée par les paysans. Même après sa destitution, et pendant de nombreuses années, son nom fait planer la peur dans l'esprit du peuple. Il meurt le 15 avril 1998. Le 25 décembre 1978, les Vietnamiens, avec à leur tête Ho Chi Minh, renversent le régime des Khmers rouges, et destituent leur gouvernement le 7 janvier 1979 ; ils installent un gouvernement dirigé par..... deux anciens Khmers rouges : Huen Sen et Heng Samrin. Les Vietnamiens occuperont le pays pendant plus d'une dizaine d'années. L'intervention des Nations unies met un terme à cette occupation en 1993, et le 21 septembre de cette même année, le Cambodge redevient une Monarchie constitutionnelle. Norodom Sihanouk est élu Roi par un Conseil du trône. Dans les grandes villes, aux carrefours, dans les lieux publics, on peut observer d'immenses portraits du couple royal. Lundi 22 octobre : Douze heures locales, Aéroport international de Pochentong à Phom Penh, le groupe embarque dans deux taxis en direction du centre ville. La priorité est de trouver un hôtel pour dormir ce soir. Micheline et Danielle, compulsent leurs bibles, Lonely Planet, le Petit Futé et le guide du Routard. Leur choix se porte sur un hôtel, situé sur les rives de la rivière Tonlé Sap, près du Palais Royal. Ce qui nous frappe sur la route entre l'aéroport et le centre ville, c'est le nombre important de temples. La circulation et le grand nombre de petites motos nous rappellent le Vietnam. Ici il n'y a aucune règle de conduite bien définie, pas de priorité, feux rouges non respectés etc. Notre première après-midi est occupée par la visite du Musée National ; à tour de rôle, chacun de nous est à la recherche d'un siège, les effets du décalage horaire se faisant ressentir, et nos lunettes de soleil, bien qu'inutiles à l'intérieur du musée, dissimulent les yeux qui se ferment ! Lorsque nous ressortons du musée, le ciel s'assombrit de plus en plus et l'averse de la mousson éclate. Un restaurant dont le nom ne peut cacher l'identité du propriétaire, attire notre attention : " le Café des Beaux- Arts ". Nous nous installons en terrasse, mais les serveurs et le Patron nous conseillent de rentrer à l'intérieur. Ce n'est pas la pluie qui va nous faire peur !... Nous commettons là une belle erreur de jugement. Un orage éclate et une pluie torrentielle s'abat sur la ville. L'eau monte petit à petit sur la route, puis atteint la terrasse où nous sommes installés. Nous commençons par lever les pieds, mais l'eau continue à monter et la pluie redouble. Au bout d'une heure, l'eau arrive à mi-jambe avec les détritus qui flottent entre deux eaux ; ici les égouts sont à ciel ouvert.... Après un repas pris au premier étage du restaurant, le rez de chaussée étant sous cinquante centimètres d'eau, nous rentrons à l'hôtel aussi trempés que si nous étions passés sous la douche tout habillé, avec de l'eau jusqu'au genoux. Il n'y a plus que quelques 4X4 qui roulent, les " pousse-pousse " qui circulent, les petites motos sont stoppées moteur noyé. Pendant tout notre séjour à Phnom Penh, nous aurons droit à de très fortes pluies, et ce à n'importe quel moment de la journée. Nous visitons successivement le Palais Royal et ses nombreuses pagodes puis le Musée du Génocide sur les atrocités commises par les Khmers rouges. Il est installé dans un ancien lycée transformé en prison, dont les couloirs extérieurs sont protégés par un réseau de barbelés afin d'éviter les tentatives de suicide des détenus. Comment Pol Pot, homme d'apparence paisible, fils de la rizière, ayant fait ses études à Paris, rentré comme Professeur dans son pays, est-il devenu un des plus cruels tyrans de tous les temps ? Nous ressortons tous de cette visite complètement bouleversés par les textes, les photos accrochés aux murs de cette prison et par les engins de tortures utilisés. Le lendemain, nous nous rendons au Ministère des Télécommunications, où le Directeur Général remet la licence XU7ABY à Yves. A la fin d'un chaleureux entretien, en langue française, Le Directeur nous précise que nos licences nous sont attribuées à vie. Nous profitons de nos moments perdus, et ils ne sont pas nombreux, pour nous imprégner de la culture et du mode de vie locale. Les règles de courtoisie à observer vis à vis des locaux, par exemple saluer son interlocuteur par le traditionnel " Sompiah ", prononcé en inclinant le buste et en joignant les mains. D'une manière générale, plus l'inclinaison est profonde et les mains hautes, plus le respect est marqué. Nous apprenons également quelques mots indispensables du langage usuel. Durant notre séjour dans la capitale, nous ne pouvons, à notre grand regret, monter le moindre dipôle vu la configuration des lieux. Jeudi 25 octobre : Le réveil sonne à 5h15. A six heures nous embarquons sur le bateau en direction du nord vers la ville de Siem Reap. C'est dans cette province que se situent les temples d'Angkor. La remontée du fleuve Tonlé Sap et du lac du même nom dure cinq heures. Nous pouvons admirer un nombre impressionnant de temples sur les deux rives. Danielle et Micheline nous trouvent une petite guest House, et elles ont la main heureuse car sur le toit se trouve une terrasse où il est possible d'accrocher nos antennes. Ce qui est fait dans l'heure qui suit. Nous rendons visite au centre de déminage, situé à côté de notre guest house. Nous y sommes reçus par un Colonel Français, qui nous donnent quelques informations sur son travail. Son équipe démine environ la surface d'un terrain de football par jour, et compte tenu de la superficie qu'il reste à déminer il y a encore du travail pour une quinzaine d'années. Avant que ne commence le déminage, une centaine de personnes était victime de ces mines anti-personnelles, triste cadeau des Khmers rouges. De nos jours ce nombre est descendu à environ cinq par mois, ce qui est encore bien trop. Depuis que nous sommes arrivés dans le pays nous avons croisé beaucoup d' adultes et d'enfants mutilés et aveugles. Nous négocions la location d'un petit minibus pour nos trois jours de visite sur le site des temples d'Angkor, qui compte 300 temples répartis sur 400 km², le plus connu étant le temple d'Angkor Vat. Il existe deux sortes de temples : les temples Bouddhistes construits uniquement en rez de chaussée et les temples Hindouistes qui comportent plusieurs nivaux. Le Bouddhisme, qui a fait suite à l'Hindouisme vers le treizième siècle, est devenu la religion officielle du pays en 1980. - La religion Hindouiste, compte trois dieux : Vishnou (protecteur de l'univers et des dieux, représenté avec un seul visage et quatre bras), Brahma (créateur du monde et représenté avec quatre visages et quatre bras) et Shiva (divinité suprême dont les autres sont l'émanation et représenté avec un seul visage et un troisième œil au milieu du front) - La religion Bouddhiste a une doctrine philosophique qui souligne les trois aspects principaux de l'existence de l'être humain sur terre: - la souffrance, la déception et la maladie : le Dukkha. - le caractère transitoire de toutes choses : l'Anicca. - le caractère non substantiel ou non essentiel de la réalité, c'est-à-dire l'absence d'une âme permanente : l'Anatta. De ces trois aspects découlent quatre vérités, symbolisées par quatre tours autour du temple central, qui ont le pouvoir de libérer tout homme capable de les réaliser : - La vérité de la souffrance : L'existence est souffrance. - La vérité de la cause de la souffrance : La souffrance est causée par le désir. - La vérité de la cessation de la souffrance : Si l'on élimine la cause de la souffrance, (le désir), la souffrance ne surviendra plus. - La vérité du chemin : Le chemin à huit voies permet d'éliminer le désir et donc d'éteindre la souffrance. Le chemin à huit voies se compose de : la bonne compréhension, le bon état d'esprit, le bon discours, la bonne conduite corporelle, les bons moyens d'existence, le bon effort, la bonne attention et la bonne concentration. Les moines bouddhistes doivent également respecter quatre préceptes : La bonté d'âme, l'égalité, la sympathie et la compassion. L'objectif ultime du Bouddhisme étant le Nirvana, c'est-à-dire la fin de toute existence corporelle. C'est imprégné de ces connaissances que l'on est à même de mieux appréhender les explications de notre guide, et on comprend beaucoup plus facilement l'architecture des temples Bouddhistes et Hindouistes sur le site. L'intégralité des murs est couverte de bas relief. Il est à noter que le chiffre 9 est un chiffre sacré dans les deux religions. En additionnant les deux chiffres d'un nombre, le résultat est toujours 9. Par exemple à l'entrée du site d'Angkor Thom il y a une rangée de 54 dieux à gauche, et une rangée de 54 démons à droite (54 = 5+4). Nous entamons une longue discussion philosophique avec notre guide, qui parle un français parfait. Lui aussi a été victime des Khmers rouges lorsqu'il était ingénieur. Il fut déporté dans une ferme au nord du pays, avec pour seule nourriture quelques grains de riz, après des journées de dix huit heures de dur labeur. Parler français était sanctionné par une exécution immédiate. Dans un restaurant sur le site d'Angkor, je ne suis pas prêt d'oublier cette vieille femme qui, en s'excusant, me demande à manger. Elle m'explique dans notre langue, que son mari et ses huit enfants ont étés tués par les Khmers rouges et qu'elle est sans nouvelles des autres membres de sa famille expatriés au Vietnam. Sans ressources, elle est obligée de mendier pour manger. Je lui offre alors mon assiette de riz intacte, mais elle me remercie en me disant qu'elle souhaite manger décemment. Je lui glisse discrètement un billet dans la main. Sans le savoir, cette femme venait de me donner une grande leçon d'humilité. Ce week-end se déroule le Championnat du monde (Le World Wide), et bien qu'ayant de très petits moyens, nous décidons d'y participer. Sur le dix mètres, c'est l'indicatif de Yves XU7ABY qui est utilisé, sur le 15 et le 20 mètres, celui de Bernard XU7ABZ. Bien qu'étant les seuls actifs au Cambodge, nous sommes déçus de ne pas être entendus. Notre situation géographique ne doit pas être bonne et nous constatons que certaines grosses stations ont des problèmes de réception, il y en a même qui nous ont traité de pirates. Seuls trois cents contacts sont inscrits dans les carnets de trafic. Lundi 29 octobre, six heures, nous embarquons sur le bateau qui nous ramène à Phom Penh. Nous décidons de partir le lendemain, mardi 30 pour Sompong Som (sompong signifie ville au bord de l'eau), plus connu sous le nom de Sihanoukville. La route est très belle et les 230 km sont accomplis en quatre heures. Comme d'habitude, Danielle et Micheline nous trouvent un super endroit pour dormir, la Mely Chenda guest house. Nous décidons de séjourner sur l'île de Koh Poah du jeudi 1er novembre au dimanche 4 novembre. Notre ami Franck DL4KQ nous a conseillé de faire un premier repérage avant de démarrer l'expédition. Direction la plage où nous négocions la traversée avec un pêcheur. Nous trouvons là un groupe d'hommes remontant un bateau de pêche sur la plage. Je les aborde en lançant un jovial " Johm rib sua " ce qui signifie " Hello ", et par gestes nous leur expliquons que nous souhaitons aller sur l'île. S'entament alors les tractations financières, en dollars américains bien plus prisés que le Riel. Celui qui doit être le propriétaire du bateau écrit 25 sur le sable, je rectifie et écris 10, aussitôt remplacé par 23. Je maintiens 10. Il est à noter que l'île n'est qu'à 25 minutes de la côte. Les palabres vont durer un bon quart d'heure. Nous simulons un départ pour tester la réaction de notre interlocuteur ; Il me prend alors par le bras et je comprends qu'il demande aux autres pêcheurs de remettre le bateau à l'eau. Cette somme représente pour lui la vente d'une journée de pêche. A peine une demi heure plus tard nous débarquons sur Koh Poah. Il n'y a que deux militaires qui résident sur l'île. L'un des deux vient à notre rencontre, la Kalachnikof en bandoulière, et ...qu'elle n'est ma surprise de l'entendre dire : " Johm rib sua Alan ", les mains jointes et le buste incliné vers moi. Je réalise en une fraction de seconde que Franck DL4KQ, qui a séjourné sur l'île en juillet dernier, avait prévenu les militaires de notre venue. Je lui répond par un jovial : " Johm rib sua Tuen " et m'incline également les mains jointes. Il me remet un papier sur lequel je peux lire : " Welcome in Koh Poah island from Franck XU7ABN ". Ils nous font faire un rapide tour du propriétaire ; ils vivent dans une baraque en planches, recouverte de tôles ondulées, (un vrai sauna aux heures les plus chaudes). A l'intérieur, la cabane compte trois cloisons d'environ deux mètres de haut. Trois boucs et une chèvre partagent une partie des lieux avec les poules et les chiens. Les planches des cloisons sont décorées avec des lance roquettes, des mitrailleuses, des revolvers et des kalachnikofs : un design un peu spécial et peu commun !... Ils nous font comprendre qu'ils nous offrent un endroit pour dormir : imaginez une surface en bois d'environ quatre mètres de large sur deux mètres de long à environ un mètre du sol, sur laquelle sont étalées des nattes en paille de riz. C'est très gentil de leur part, mais à l'unanimité, nous décidons d'acheter six hamacs avec moustiquaires. Nous repérons les points d'ancrage pour les antennes. Une chance inouïe, il est possible de tendre les dipôles vers la plage, et notre boussole nous indique que c'est la meilleure direction pour l'Europe, les Etats-Unis sont sur la gauche, et le Japon sur la droite. De retour sur le continent, nous prenons la direction du marché pour acheter les hamacs, la nourriture, une casserole pour cuire le riz, la nourriture de base et beaucoup d'eau potable. Il faut prévoir les repas pour six personnes pendant trois jours et demi. Le plus difficile est de trouver un groupe électrogène en bon état. La barrière de la langue étant un gros handicap. Bernard et Yves ont la bonne idée de demander au patron du restaurant qui parle quelques mots d'anglais. L'homme saute sur sa petite moto, et revient peu de temps après avec une réponse positive. Délaissant le repas, Yves, Bernard et moi-même enfourchons nos motos de location. Nous arrivons dans une quincaillerie chinoise. Heureusement la fille du propriétaire parle quelques mots d'anglais. Elle nous explique que ce groupe sert à alimenter un ordinateur lors des coupures de courant, ce qui est un gage de fiabilité. C'est un moteur quatre temps donc silencieux, sa puissance est de 900 watts avec une autonomie de 9 heures avec un plein, autrement dit la bête rare. Nous en arrivons à l'essentiel, le prix de la location. La barre démarre très haut, 150 dollars pour quatre jours, plus 450 dollars de caution. Nous en proposons 60, mais refus de notre interlocutrice. Au bout de deux heures, un terrain d'entente n'étant toujours pas trouvé, nous allons terminer notre repas. Nous reviendrons en fin d'après-midi. La somme est élevée, mais c'est le seul groupe en très bon état que nous ayons trouvé. Il est évident que nous accepterons la dernière offre, quel qu'en soit le montant. En fin d'après-midi, après une nouvelle heure de tractations, nous sommes d'accord pour 65 dollars...OUF. L'expédition se présente sous les meilleurs auspices. Jeudi 1er novembre : A dix heures comme convenu, l'épicier nous livre la nourriture pour l'expédition, à l'hôtel, ce qui intrigue beaucoup les clients de l'établissement. Je descends en ville pour acheter les trente litres d'essence et récupère le groupe électrogène. Après le repas , il est temps de charger le minibus de l'hôtel qui nous emmène sur la plage. Entre temps nous avons négocié la location d'un bateau de pêche avec une bâche, afin de protéger le matériel en cas d'averse. A quatorze heures le bateau est chargé, l'expédition sur l'île de Koh Poah commence.......... Au mois prochain.... Danielle et Alain F6BFH / XU7ABW Photo crédit Danielle Duchauchoy 1