Montfaucon

(article reçu par: Mr. Miserez, président de la société d'embellissement de Montfaucon)

http://www.juranet.ch/Entreprises/Bromi/index.html

ORIGINE

Montfaucon joue un rôle important à travers l'histoire des Franches-Montagnes. C'est le premier village du plateau. Son existence est citée pour la l ère fois au XIIè siècle dans la bulle solennelle du pape Innocent II datée du 14 avril 1139. Cette bulle mentionne Mons, Falco (Mont du faucon). comme possession du Chapitre des chanoines de Saint-Ursanne.

Le village existait donc, bien avant puisqu'on parle de son église, la première de cette contrée boisée, située à 1000 mètres d'altitude, aux hivers longs et rudes mais à l'air d'une rare pureté. Et au ciel d'un bleu qui rappelle l'Italie.

LA PAROISSE

 

    

l'église-mère des Franches-Montagnes

C'est à Montfaucon que fut construite la première église des Franches-Montagnes. En effet dès le XlIè siècle jusqu'au XVIÈ, l'église-mère des F.-M., consacrée à saint-Jean Baptiste abritera tous les chrétiens disséminés sur ces hauteurs : ceux des Bois, des Breuleux, de 1 Chaux, du Noirmont etc.

Tous les dimanches et jours de fêtes, ces gens se rendront à l'église de Montfaucon, ne faisant qu'une halte à mi-chemin, aux Emibois.

L'église actuelle a été reconstruite en 1831 sur l'emplacement même de celle qui tombait en ruine. On pensait sauver le clocher. Il fallut se rendre à l'évidence, sa décrépitude était telle qu'il fut démoli lui aussi.

Les discussions avaient duré pendant sept ans lorsque le châtier s'ouvrit. Eglise simple solide, sans fioritures, à l'image du pays franc-montagnard, elle fut consacrée en 1864 par Mr. Eugène Lachat.

LA GRANDE EPINE

A cette époque, le pouvoir temporel (droit de justice et impôts) appartient au prévôt de Saint Ursanne et le pouvoir spirituel à l'Evêque de Bâle. La Grande Epine de Montfaucon marqua la limite où s'arrêtaient les droits du prévôt et où commençaient ceux de l'évêque de Bâle. Cette épine (spina) si souvent mentionnée sans les actes de 1210, 1369, 1410 et 1436 était formé de buissons épineux qui croissaient entre les arètes des rochers perçant le sol et servant de bornes de délimitation entre l'évêché et la prévôté. Les autres limites marquées dans les actes, avec l'épine de Montfaucon, étaient la cuisine de Lucelle, le Pas de fer sous le pont de Goumois, le chœur de Glay, le pont de pierre d'Auincourt, le chêne de Niancourt, etc..

LA CHARTE D'IMIER DE RAMSTEIN

Le 17 novembre 1384, le prince-évêque IMIER de RAMSTEIN publie une charte par laquelle il accorde aux habitants des Franches-Montagnes des libertés personnelles, et les exempt de la taille et des contributions ordinaires (impôts). Cet édit eut pour résultat d'attirer des colons sur ce plateau élevé.

L'évêque fixa pour limites de ce territoire, l'Epine de Montfaucon jusqu'aux Dilles, (Esserts d'Illes, près de Biaufaud).

A la fin du XIVè siècle, Montfaucon se sépare de la Prévôté de Saint-Ursanne pour faire partie, à part entière, de la Franche Montagne (franc = exempt de redevances et d'impôts).

1596

Montfaucon cesse d'ère l'unique paroisse des Franches-Montagnes, Le Noirmont prenant aussi ce titre.

LA GUERRE DE TRENTE ANS (1618 - 1648)

Au XVIIÈè siècle, Montfaucon connut aussi les ravages de la guerre de Trente Ans : en 1637, le village fut pillé et dévasté par les hordes françaises cantonnées à Saint-Ursanne.

Mgr. Vautré nous parle de « trente chevaux emmenés par les pillards et de lourds impôts extorqués à la population pour payer les soldats étrangers qui « gardaient » le pays...!

LA PESTE 1629 A 1640

Aujourd'hui la peste, il est bien difficile de se faire une idée des souffrances de ces populations décimées par ce terrible fléau considéré généralement comme un châtiment de Dieu. L'une de ces épidémies les plus connue fut la 'peste noire », ainsi nommée parce que les victimes devenaient toujours noires, et mouraient dans l'espace de quelques jours, voire de quarante huit heures. Venue de Chine, cette épidémie avait ravagé toute l'Europe dès le XlVe siècle jusqu' à la Guerre de Trente Ans.

Chez nous aussi, elle a frappé les populations pendant cette affreuse guerre. Il semble cependant que ce n'était pas là même maladie. Les personnes, en effet, qui en étaient atteintes, ne devenaient pas noires- Elles souffraient longtemps d'une violente fièvre, appelée le « chaud mal », avant de rendre l'âme. D'après certaines explications, les victimes mouraient par la croissance d'une « bosse » au fond de la gorge; petit à petit, elle entravait la respiration jusqu'à la mort. C'est je pense , la raison pour laquelle on a désigné le lieu où l'on ensevelissait ces malheureux, « Cimetière aux bossus », (sortie Est) de Montfaucon.. (seule une croix émergent de la bordure de la forêt avec une plaque pour son histoire).

CONQUETE DE LA FRANCHE-COMTE

Pendant cette guerre, due à l'ambition de Louis XIV, des gardes sont mis sur pied dans le pays.

A Montfaucon, les journées sont réparties entre les habitants du village.

On cite les noms suivants : Noirjean, Gogniat Aubry, Sémon, Brahier, Girardin, Farine, Froidevaux, Jeannotat QUENET, Cuenin, etc.

LES TROUBLES DE 1740

Lors des troubles de 1730-1740 (Pierre Péquignat), de nombreux habitants de Montfaucon et de la région se redirent en Ajoie où ils prirent une part active aux manifestations paysannes. Mais, bien vite, tout rentra dans l'ordre ...

REVOLUTION FRANCAISE

Pendant cette période troublée, le village est occupé, pillé. La troupe réquisitionne tout ce qui peut lui servir. Les cloches prennent le chemin de Strasbourg où elles serront converties en canons. Les habitants de Montfaucon marquèrent à de nombreuses reprises, leur attachement et leur fidélité au Prince-Evêque et à leur foi religieuse. Mais l'occupation française de 1793 obligea les villageois à de grands sacrifices pour les loger les troupes stationnées à Montfaucon et aux alentours.

Napoléon lève des troupes à Montfaucon, plus de 20 jeunes partent dans les armées napoléoniennes.

DES 1815

Dès 1815, la Seigneurie des Franches-Montagnes constitua le district de ce nom dont le chef lieu est Saignelègier.

Dès cette époque, l'histoire de Montfaucon gravite autour de celle de Saignelégier.

Parmi les événements importants auxquels les Francs-Montagnards furent confrontés, il faut relever : de 1873 à 1879

 

Le Kulturkampf

Comme dans l'ensemble du Jura, le Kulturkampf fut une sombre période pour Montfaucon. Son Curé Abbé Moine, fut exilé et l'église fermée. Le culte se disait alors dans une grange.(voire photo)

Le 20 ème siècle

amena une diversification dans l'occupation des gens du village. Les paysans, à côté de la culture des terres, se mirent à travailler à l'établi comme boîtiers. On vit des fabriques. Mais la crise de 1930 fut très aiguë chez nous. Puis 1939, c'est la guerre et Montfaucon reçut les troupes frontières qui demeurèrent pendant 6 ans ici.

Une plaque apposée au mur de l'église (détruite en 1989) rappelait cette occupation. En 1940, les troupes françaises passèrent la frontière à Soubey et campèrent à Montfaucon. Ainsi 40000 hommes défilèrent ici. Après la mêlée en 1950, le travail reprend et des fabriques s'ouvrent.

Hélas en 1974 c'est denouveau la crise, et beaucoup de jeunes ne peuvent s'occuper au village. C'est pourquoi nous en trouvons beaucoup dans les postes, les douanes, les banques, et une fois mariée quittent leur village.

De 1960 à 1970

Lutte contre l'implantation d'une place d'armes aux Franches-Montagnes.

Le canton du Jura

23 juin 1974

La création du canton du jura

MONTFAUCON EN CHIFFRES

 

Nom de la localité :Montfaucon

District des : Franches-Montagnes

Altitude : 1000 m

Population : 504 habitants en 1991

Superficie: 1479 ha

Terres productives: 587 ha.

Forêts: 239 ha.

Pâturages: 639 ha.

 

Localité mentionnée pour la première fois en 1131 sous le nom de Monte Falconis.

Activités économiques: 26% dans le secteur prùnaire 38% dans le secteur secondaire
  36% dans le secteur tertiaire.

Armoiries : d'argent au faucon au vol ouvert de gueules sur un mont detroiscoupeaux du même.

Particularités de la localité:

   La commune abrite un village de vacances (caisse suisse de voyage, Reka) comprenant
  quarante deux maisons de vacances.